Systovi milite en faveur de la toiture intelligente

Le fabricant nantais de panneaux photovoltaïques veut conquérir l'Europe avec son système rendant les maisons énergétiquement autonomes.
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Pascal Janot ne décolère pas. Le président de Systovi, fabricant nantais de panneaux photovoltaïques, reproche à l'État ses « décisions aussi brutales que contraires aux principes du Grenelle de l'environnement » qui provoquent « une crise de confiance » chez ses clients. De fait, après avoir réduit en août 2010 le prix de rachat par EDF de l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques, puis abaissé en septembre le crédit d'impôt de 50 % à 25 % pour les particuliers installant des panneaux, l'État a décidé en décembre de bloquer toute nouvelle installation jusqu'en mars.

Certes, ce moratoire limité aux projets supérieurs à 3 kilowatts concerne peu la clientèle de Systovi composée à 75 % de particuliers, mais il a bloqué tous les projets et fait redouter un coup de frein en 2011 au moment où le fabricant nantais vient de tripler ses capacités de production. Car Systovi, qui revendique près de 3 % du marché français du résidentiel, n'a mis que deux ans à s'imposer dans le top cinq des fabricants français des panneaux photovoltaïques grâce au succès de son système de panneaux intégré à la toiture. Mais, après un début d'activité sur les chapeaux de roue (2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009 et 19 millions en 2010, assorti d'un résultat net d'environ 1 million d'euros), l'entreprise a remercié une trentaine d'intérimaires et ne tourne plus qu'avec ses 50 salariés.

Pour poursuivre sur sa lancée, Systovi mise sur son concept de « toiture intelligente », « qui remplira plusieurs fonctions dans l'habitat », détaille Olivier Ducrot, l'un des trois associés de Systovi, dont le capital est réparti entre les trois fondateurs et anciens dirigeants de Saunier Duval, Pascal Janot, Olivier Ducrot et Mohamed Benabdelkarim (54 %), Ouest Croissance (27 %), des business angels (9 %), Yan Rolland (5 %) et Bruno Hug de Larauze (5 %). « Non seulement, cette toiture assure l'étanchéité mais elle produit suffisamment d'énergie pour satisfaire les besoins de la maison », précise-t-il.

Internationaliser l'activité

De fait, partant du constat que seuls 16 % de l'énergie reçue par les panneaux photovoltaïques sont transformés en électricité, le fabricant nantais a conçu un système permettant de récupérer les 84 % de calories perdues pour produire de l'eau chaude sanitaire, chauffer la maison et assurer sa ventilation. Ainsi, une toiture monopente de 60 mètres carrés exposée plein sud alimentera en énergie une maison de 120 mètres carrés, « et pourra même recharger la batterie d'une voiture électrique », complète le dirigeant qui espère bien internationaliser son activité en séduisant les pays européens avec ce système très innovant. Mais pour cela, Pascal Janot et ses associés aspirent à plus de sérénité : « nous disposons de tous les moyens pour devenir compétitifs, à condition que les soutiens publics ne s'arrêtent pas avant que nous ayons installé durablement cette compétitivité ». Fabienne Proux, à Nantes

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