Emissions de CO2 : le lobbying des entreprises fait rage

Toutes les entreprises ne sont pas frileuses sur les réductions d'émissions de CO2 ! Les dirigeants de dix-huit grands groupes européens, dont Unilever, Shell, Vodafone, Barilla ou encore Axa Assurances, viennent d'écrire au président de la Commission européenne José Manuel Barroso, pour soutenir l'objectif de 30% de baisse des émissions d'ici à 2020 (par rapport au niveau de 1990).

Réunies au sein de l?organisation britannique Prince of Wales ?s corporate leaders group on climate change, ces entreprises se mobilisent à quelques jours de l?échéance du 31 janvier 2010, à laquelle les Etats doivent indiquer leurs engagements de réduction des émissions, selon le texte conclu lors du Sommet de Copenhague de décembre dernier. Les membres de l'Union ne sont pas d'accord sur la ligne à adopter : Grande-Bretagne, Suède ou encore Pays-Bas veulent un objectif immédiat de 30%, la France et l'Allemagne sont d'accord mais sous conditions, alors que l'Italie ou la Pologne veulent rester sur le seuil de 20%.

Les prudents et les audacieux

A l?approche de cette date, le lobbying est intense. Beaucoup d?industriels redoutent que l?Union européenne prenne des engagements ambitieux - au-delà des 20% déjà fixés pour 2020 - sans que les autres grands pays, et notamment les Etats-Unis, ne suivent le même chemin. La Confédération européenne des industries du fer et de l?acier (Eurofer) vient de monter au créneau contre un engagement unilatéral au-delà de 20%, estimant que cela nuirait fortement à la compétitivité de l?Union. Et elle a pris la plume pour défendre ses arguments auprès des instances européennes.

Les entreprises du Prince of Wales ?s corporate leaders group on climate change font entendre un son de cloche différent. Dans leur Lettre ouverte, elles estiment que l?Union européenne doit rester en pointe sur la route vers une économie bas carbone. « Sans un maintien de son leadership, l?Union européenne pourrait être distancée dans la compétition vers des technologies propres alors que nous savons que les Etats-Unis, la Chine et d?autres grands pays émergents font de très gros investissements dans ce domaine », écrivent leurs dirigeants.

C?est pourquoi ils soutiennent un objectif de baisse des émissions de 30% d?ici à 2020, « en tandem avec d?autres pays industrialisés » : une formule qui se veut ouverte, même si elle reste ambiguë. Ils prônent également le renforcement du marché du carbone, avec un prix ambitieux pour la tonne de CO2 et des règles claires.

Enfin, les représentants de ces entreprises souhaitent que l?Union européenne incite les pays émergents à mettre en place des mesures pour réduire leurs émissions de CO2 d?ici à la fin de l?année et espèrent la signature d?un traité « ambitieux, équitable et juridiquement contraignant » avant la fin 2010.

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