Les biocarburants à base d'algues sur la sellette

Alors que de nombreuses sociétés du monde entier travaillent sur la mise au point de biocarburants à base d'algues, une étude américaine vient de jeter un sérieux discrédit sur cette jeune filière.

Ces biocarburants auraient un impact négatif sur l'environnement, selon le travail d'une équipe de chercheurs de l'université de Virginie, aux Etats-Unis. Les algues rejetteraient finalement plus de CO2 que les biocarburants de première génération, à base de céréales, comme le maïs, par exemple.

Gourmandes en engrais

Pour leur croissance, les algues ont en effet besoin d'une quantité importante d'engrais, à forte intensité énergétique, et également de beaucoup d'eau. Un double effet négatif sur l'environnement, d'après les auteurs du rapport. Les céréales ont besoin de moins d'engrais car elles peuvent tirer de l'azote du sol. Et une rotation des cultures permet à ce dernier de reconstituer ses réserves nutritives.

L'impact sur l'environnement pourrait cependant être réduit si d'autres méthodes étaient utilisées pour faire pousser les algues, par exemple des eaux usées, indique l'étude.

Des investissements massifs

Les biocarburants à base d'algues font l'objet d'investissements massifs mais ils n'ont pas encore donné de résultats sur le plan industriel. De multiples start up se sont lancées sur ce créneau, comme en France Fermentalg ou aux Etats-Unis Sapphire Energy - dans laquelle a investi Bill Gates - ou Algenol. Des grands groupes sont aussi actifs, tel ExxonMobil qui a annoncé des investissements massifs de 600 millions de dollars sur six ans dans le secteur. Toutes les recherches visent à produire du biodiesel ou de l'éthanol mais butent sur les coûts de production élevés.

La filière reste donc incertaine et compte déjà quelques victimes : l'ambitieuse société américaine GreenFuel, par exemple, un essaimage du MIT, a fermé ses portes au printemps 2009.

Les biocarburants à base d'algues ne sont d'ailleurs pas les seuls à devoir encore faire leurs preuves : sur quelque 170 biocarburants de deuxième génération (à partir de déchets, de bois...) actuellement en développement, seuls 30% devraient déboucher sur une exploitation commerciale d'ici à 2015, selon un rapport de l'institut américain Global Biofuels center.

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