Valse hésitation des "cleantech" face à la Bourse

Faut-il entrer en Bourse ou pas ? C'est LA question du moment pour les entreprises des cleantech qui cherchent des fonds pour se développer. Et les avis divergent.

Les incertitudes des marchés ont eu raison des ambitions boursières de deux sociétés qui viennent de renoncer à se faire coter. D'abord le fabricant américain de tubes solaires Solyndra : il espérait initialement lever 300 millions de dollars en Bourse, mais il va finalement se contenter de 175 millions récoltés auprès de ses actionnaires. Autre renoncement de dernière minute, celui du fabricant chinois d'éoliennes Goldwind qui devait entrer en Bourse le 22 juin.

Alors qu'en début d'année, beaucoup d'analystes misaient sur de confortables introductions pour les entreprises des cleantech, l'accueil très tiède reçu par le chinois Jinko Solar en mai dernier à Wall Street - il n'a récolté que le minimum de la fourchette attendue et son cours est jusqu'ici décevant - a fait l'effet d'une douche froide.

En Europe aussi, des acteurs des énergies renouvelables ont prudemment fait machine arrière pour éviter une déconvenue ces dernières semaines : le britannique Engyco, qui s'était vanter de pouvoir lever 1 milliard d'euros, les espagnols Renovalia et T-Solar... Outre les incertitudes des places financières, la baisse des tarifs d'achat du solaire, notamment en Espagne, rend nettement moins attractives les entrées en Bourse.

A l'opposé, d'autres maintiennent pourtant le cap : l'italien Enel vient de confirmer officiellement son intention de coter sa filiale verte, Enel Green Power, en octobre, et le constructeur américain de voitures électriques Tesla veut se lancer dès fin juin.

L'introduction d'Enel Green Power serait la plus grosse sur une Bourse européenne depuis celle en 2007 d'Iberdrola Renovables, filiale énergies nouvelles de l'espagnol Iberdrola, qui avait levé à cette occasion 4,5 milliards d'euros. Mais Enel reste cependant prudent : l'énergéticien n'a pas donné de date précise ni de montant espéré. Quant à Tesla, il sera suivi de près par les investisseurs et toutes les entreprises des cleantech.

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