Taxe poids lourds : Autostrade allié à SNCF, Thales, Steria et SFR, remporte le contrat

Par Sophie Sanchez  |   |  325  mots
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Le processus de désignation du consortium qui emportera la gestion de l'écotaxe sur les poids lourds est terminé. D'après nos informations, c'est le consortium dirigé par l'italien Autostrade qui l'emporte, associé à la SNCF, Thales, Steria et SFR.

Le processus de désignation du consortium qui emportera la gestion de l'écotaxe sur les poids lourds est terminé. D'après nos informations, c'est le consortium dirigé par l'italien Autostrade qui l'emporte, associé à la SNCF, Thales, Steria et SFR. Le concessionnaire autoroutier français Sanef, filiale de l'espagnol Abertis, qui concourait avec Egis, la filiale infrastructure de la Caisse des dépôts, Siemens, Atos et Safran est arrivé en seconde position. Enfin, le constructeur Bouygues est associé à Orange et à l'autrichien Kaptsch, spécialisé dans les systèmes de facturation embarquée, a terminé troisième.

L'enjeu est très important : pour l'État, cette taxe perçue à partir de 2012 sur les poids lourds qui circuleront sur les 12.000 kilomètres du réseau routier national et sur les 2.000 kilomètres de routes départementales devrait permettre d'encaisser 1,2 milliard d'euros par an sur douze ans. Et pour le consortium gagnant, d'engranger près de 2 milliards d'euros sur la même période. Le lauréat sera sélectionné en fonction du prix qu'il demandera, de la qualité technique de son projet, de la crédibilité du calendrier de mise en service et de la robustesse du financement qu'il aura obtenu.

Courant décembre, un expert du transport routier, qui requiérait l'anonymat, fait valoir que le choix d'Autostrade serait « considéré comme provocateur et susciterait un phénomène de rejet ». « La SNCF détient le quatrième opérateur européen de transport, Geodis, faisait-il alors valoir. Il serait paradoxal qu'un transporteur routier détenu par l'État soit en capacité d'obtenir des informations stratégiques sur l'ensemble de ses concurrents et leur flotte de camions et in fine l'ensemble du marché du transport routier en France ». Du côté d'Autostrade, on rétorquait alors que, en aucune manière, Geodis ne traitera les données informatisées sécurisées et qu'Autrostrade sera tenu de respecter un cahier des charges très rigoureux.