Le producteur Valorem cherche à impliquer les riverains dans ses parcs éoliens

Par Claude Mandraut  |   |  464  mots
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Le producteur d'énergies renouvelables lance une expérience de financement test dans le département du Tarn.

L'implantation de parcs éoliens n'est pas toujours bien perçue par les riverains et suscite de plus en plus souvent des oppositions qui en retardent la réalisation. Convaincu de leur utilité et de leur rentabilité, le président de l'entreprise girondine Valorem (et du nouveau cluster éolien Aquitaine Wind Industry), Jean-Yves Grandidier, a cherché des solutions pour que « l'éolien génère de la richesse localement ». Son entreprise gère 170 MW de capacité installée (dont 70 MW possédés en propre) et en prévoit 136 KW à l'horizon 2014. Des collectivités ou des sociétés d'économie mixte (SEM) ont déjà été associées au montage financier de parcs. Mais Jean-Yves Grandidier veut aller au-delà en associant directement les riverains.

Pour éviter les risques inhérents à un projet de parc éolien, qui se situent avant l'obtention du permis de construire, au moment de la construction puis au début de l'exploitation, il va tester l'idée d'un financement innovant sur un parc déjà en fonctionnement au rendement connu. Ce sera le parc d'Arfons-Sor (Tarn) - en réalité, deux parcs, l'un détenu en totalité par Valorem et l'autre appartenant à 40 % à Valorem et à 60 % à Olympe Energie - opérationnel depuis un an.

Identifier les moyens

Claudio Rumolino, chargé par Valorem d'étudier les conditions juridiques et financières d'une telle opération comme d'identifier les moyens avec lesquels les banquiers pourraient faciliter les emprunts des particuliers, s'oriente vers un emprunt obligataire inspiré du modèle danois. « Il ne faut pas que le ticket d'entrée soit un problème », prévient Jean-Yves Grandidier, qui ajoute : « Nous préférons un emprunt obligataire à une prise de participation en actions car un projet éolien reste un projet industriel, et non un projet financier. Il faut que Valorem reste le pilote, car c'est rassurant pour les banquiers. »

Les procédures d'appel à l'épargne publique pouvant être contraignantes et coûteuses en France, Valorem devrait s'associer à un organisme détenant l'agrément de l'AMF (le gendarme de la Bourse) pour gérer l'interface. La somme globale à investir - de 300.000 à 1 million d'euros - et le territoire concernés restent à préciser. Ce sera sans doute à l'échelle de l'intercommunalité, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres autour du parc. Mais tout sera fonction de la réaction de la population. « Difficile d'anticiper l'appétence pour le projet », reconnaît le président de Valorem. En attendant, l'entreprise, qui emploie 115 salariés, continue d'aller de l'avant. Elle s'est parallèlement lancée dans le solaire depuis deux ans et, à l'international, elle détient en Roumanie 110 MW éoliens en permis de construire, toujours en attente d'investisseurs. D'autres dossiers sont en cours de montage dans différents pays de l'Est et Valorem cherche aussi à se positionner en Afrique du Nord.