Buzzcar veut développer l'autopartage entre particuliers

Par Dominique Pialot  |   |  517  mots
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Robin Chase, créatrice du réseau Zipcar, tente une nouvelle aventure en France avec Mobivia Groupe (ex. Norauto)

La France est en avance question solutions de mobilité écologique et innovante (rassemblées sous le terme générique d'écomobilité). Robin Chase, fondatrice américaine en 2000 du plus grand réseau d'autopartage au monde, Zipcar, en est si convaincue qu'elle vient de s'installer à Paris. Associée au groupe Mobivia, elle lance le mois prochain le premier réseau d'autopartage entre particuliers à grande échelle. Buzzcar, c'est son nom, est né de la rencontre entre cette spécialiste reconnue de la mobilité et des réseaux sociaux (conseillère auprès de l'administration Obama) et le groupe français propriétaire des marques Norauto et Midas, rebaptisé Mobivia il y a un an en signe de son virage vers la mobilité de demain.

Buzzcar permet à des propriétaires de louer leur voiture à des « conducteurs » pour quelques heures ou quelques jours. A condition d'être équipé d'un smartphone, il suffit à un abonné (20 euros/an) de quelques minutes pour localiser les véhicules disponibles à proximité, entrer en contact avec le propriétaire de son choix et récupérer les clés. Le smartphone sert aussi à présenter des photos du véhicule, du kilométrage et le cas échéant de la facture du plein d'essence. « Grâce à la technologie de Buzzcar, et l'expérience d'autopartage largement éprouvée dans Zipcar, nous pouvons garantir une opération très simple, rapide, et sans aucun risque pour les propriétaires », affirme Robin Chase. L'assurance est en effet prise en charge par Buzzcar. Sans risque non plus pour l'entreprise. A l'inverse de l'autopartage traditionnel dans lequel l'entreprise n'investit dans des véhicules qu'après avoir vérifié le potentiel local d'un marché, l'autopartage entre particuliers se développera partout où des propriétaires et des conducteurs seront prêts à s'entendre. « Inutile d'attendre le bon vouloir des pouvoirs publics [comme pour Autolib à Paris, Ndlr] », souligne Robin Chase.

Un tarif horaire de 7 euros

Financièrement, le système permet aux conducteurs occasionnels de réaliser des économies substantielles, et aux propriétaires, d'amortir une partie de leur investissement (le coût annuel moyen de possession d'un véhicule est estimé à près de 6 .000 euros). Estimés de 200 à 500 euros par an pour un seul conducteur régulier de leur véhicule, les revenus pourraient, pour les voitures les plus demandées, atteindre les 10 .000 euros par an ! Le tarif horaire est d'environ 7 euros ou 70 euros par jour, dont 36 reviennent au propriétaire, déduction faite des frais d'assurance et de la commission de Buzzcar. Sur le plan environnemental, l'autopartage est synonyme de moins de voitures, moins de places de parking et même moins de kilomètres parcourus. « Quand les gens paient en fonction de l'usage, ils parcourent 80 % de distance de moins que lorsqu'ils possèdent un véhicule », soulignent Robin Chase et Bénédicte Barbry, directrice de la communication et du développement durable de Mobivia. Et pourtant, on compte parmi les partenaires de Buzzcar des entreprises comme Michelin, dont on pourrait s'étonner de l'intérêt pour un tel modèle... La France serait-elle effectivement en avance sur ces sujets ?