La seule usine française de panneaux solaires est à vendre

Par R. J.  |   |  348  mots
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ATS, le propriétaire canadien de l'usine Photowatt à Bourgoin-Jallieu, a décidé de se séparer de sa filiale.

Usine à vendre. Photowatt à Bourgoin-Jallieu dans l'Isère, seule unité de fabrication complète de panneaux photovoltaïques en France, de la fonte du silicium à la finition des panneaux solaires, est mise en vente par son proprié- taire canadien Automation Toolling Systems (ATS).

Rachetée par ATS en 1997, la fabrique de panneaux solaires est devenue selon son propriétaire un poids dans ses comptes. Et de fait, lors de la présentation des comptes 2010-2011, les résultats de Photowatt affichaient une perte opérationnelle de 25,6 millions d'euros, soit quasiment l'équivalent des pertes enregistrées l'an dernier.

Dans ces conditions ATS a décidé de se débarrasser de sa filiale française par « spin off » que la société canadienne souhaite réaliser « avant la fin de l'année ». Sauf à réaliser « une vente acceptable de Photowatt » avant cette échéance. Aucun responsable de Photowatt n'a pu être joint lundi par « La Tribune » afin de préciser ce que signifiait une vente « acceptable ». En revanche, le communiqué diffusé samedi précise que vont être supprimés 166 postes en CDI ainsi que plus de 135 emplois interimaires.

En février, les dirigeants de l'usine avaient tenté de redresser la barre en annonçant un plan social qui mettait sur le carreau 196 postes et 136 intérimaires sur les 670 employés du site. Le plan prévoyait en outre la délocalisation d'une partie de la production, la Pologne étant alors évoquée parmi les lieux de chute.

Victime des nouvelles règles

Photowatt « est sans doute victime du moratoire et des nouvelles règles imposées au photovoltaïque en mars par le gouvernement », commente David Guinard, porte-parole de l'Association des producteurs d'électricité solaire indépendants (Apesi). « Mais avec ou sans réforme, la vente était prévisible », ajoute-t-il. L'usine en effet vend ses produits environ 15 % plus chers que ceux de ses concurrents sans pour autant avoir réussi à en améliorer le rendement. « Faute d'investissement de la part des canadiens », ont déclaré publiquement les syndicalistes de l'usine en février lors de l'annonce du plan social.