Les mers françaises, une ressource à exploiter

Le coup est parti pour l'éolien en mer, mais la France pourrait exploiter d'autres énergies marines. A condition de se positionner rapidement.
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Depuis que Nicolas Sarkozy a confirmé en janvier 2011 la première tranche d'un appel d'offres, close depuis mercredi (voir encadré), l'éolien offshore monopolise l'attention. Mais d'autres énergies marines renouvelables (EMR) existent, qui pourraient constituer de belles opportunités pour les industriels et les emplois hexagonaux. Dans une étude publiée pour la convention Themis EMR qui se tient à Bordeaux les 11 et 12 janvier, le cabinet Ernst & Young a dressé un panorama de cette filière tout juste émergente. Outre l'éolien offshore posé ou ancré, les EMR regroupent les éoliennes offshore flottantes, les hydroliennes sous-marines fonctionnant grâce aux courants marins, l'énergie houlomotrice des vagues, l'énergie thermique des mers (ETM) exploitant la différence de température entre les eaux profondes et de surface dans les zones tropicales et l'énergie osmotique qui exploite la différence de salinité entre eau de mer et eau douce dans les estuaires et les fjords.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime le potentiel des EMR à près de 750 gigawatts (GW) à l'horizon 2050. Et la Commission européenne prévoit une capacité installée de 3,6 GW en 2020 et 188 GW en 2050. Soit 15% du mix énergétique européen, un marché de 15 milliards d'euros et environ 160.000 emplois en 2030, 430.000 en 2050. Mais en 2011, la capacité totale installée atteint seulement 519 MW hors éolien offshore et les investissements représentent à peine 2 % des montants mobilisés par les énergies renouvelables.

Innovation et emplois

Plusieurs initiatives internationales ont vu le jour dont Ocean Energy Systems (OES) ou, en Europe, l'EU-OEA (European Ocean Energy Association) qui rassemble 70 entreprises dont les français Alstom, DCNS, EDF et GDF Suez. Ces industriels aguerris aux métiers de l'hydraulique, de l'offshore et des constructions navales représentent un sérieux atout pour la France, qui a identifié les EMR parmi les 18 filières industrielles de la "croissance verte". Son potentiel naturel, y compris dans des zones tropicales, offre de multiples possibilités pour installer des vitrines internationales. L'Etat semble prêt à soutenir un secteur porteur d'innovation et d'emplois, comme en témoignent un premier appel à manifestation d'intérêt lancé par l'Adème et la probable labellisation du projet France Energies Marines, en tant qu'"Institut d'excellence en énergies décarbonées" (IEED) dans le cadre des investissements d'avenir. Ce projet rassemble 54 acteurs français. Mais il faut faire vite, car d'autres pays, comme le Royaume-Uni ou le Canada, ont pris de l'avance. "Pour abaisser les coûts au niveau de l'éolien offshore posé ou des prix de l'énergie dans les zones insulaires, la courbe d'apprentissage doit être rapide, observe Alexis Gazzo, qui a coordonné l'étude au sein de l'équipe "Cleantech & Sustainability" d'Ernst & Young. Ce qui implique des effets d'échelle. Et suppose un développement du marché soutenu par des tarifs de rachat ou des processus d'appels d'offres."

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