Pas de jaloux dans l'éolien : Valorem et Bard choisis par le port de Bordeaux

Ils étaient en compétition pour décrocher un terrain du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), suite à un appel à candidatures lancé en juin 2011. Le développeur éolien girondin Valorem, orienté sur le terrestre, et l'industriel allemand Bard, spécialisé dans l'éolien marin, ont finalement été sélectionnés tous les deux pour un projet industriel sur le terminal du Verdon. En 2011, Bordeaux s'inscrivait parmi les ports français lorgnant sur l'industrie éolienne offshore. Sa position géographique, dans le sud de la France, l'a désavantagé par rapport à l'appel d'offres de 3 GW clos récemment, qui a vu l'axe Saint-Nazaire - Le Havre l'emporter avec Alstom et Areva.
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Bordeaux doit désormais transformer l'essai. Valorem et la société PMVE, filiale mystérieuse de Bard, avaient chacun déposé, en septembre dernier, un projet pour occuper le terminal du Verdon. Face à ce duo, le GPMB a préférer favoriser l?émergence des deux projets et va désormais engager les négociations pour concrétiser leurs engagements respectifs.

Recherche de synergies industrielles
Valorem et Bard ont chacun l'intention de développer un projet industriel (assemblage de pièces, montage) sur le site, qui doit favoriser le trafic maritime du port, a indiqué un représentant du GPMB à GreenUnivers. Les deux opérateurs ont intégré dans leurs propositions la mise en place d?une ZDE (zone de développement éolien) préalable au lancement de toute production. Cette ZDE devrait prendre la forme d'un site expérimental pour tester des éoliennes. Sur l'éolien terrestre, Valorem a répondu à l?appel à manifestations d?intérêt de l?Ademe sur le grand éolien.
D'une manière générale, le port de Bordeaux cherche des synergies, notamment industrielles, entre les deux projets. Mais peu de détails filtrent pour l'instant, laissant de nombreuses zones d'ombres sur les objectifs industriels de Valorem et Bard, le premier sur le terrestre, le second sur l'offshore.
La région Aquitaine est aujourd'hui loin d'être en pointe sur l'éolien terrestre : le territoire ne dispose d'aucun parc en service ! Une situation étonnante par rapport aux 6,5 GW d'éolien raccordés au réseau français fin 2011. Le potentiel est donc important, mais à condition que le marché s'ouvre... D'où une perspective d'exportation mise en avant par le port de Bordeaux. Sur le terrestre, Valorem fait donc un pari.
De son côté, Bard ne s'est pas positionné sur le premier appel d'offres éolien offshore français (3 GW), mais pourrait viser le deuxième prévu au printemps (3 GW). Qui plus est, Bard est actuellement en vente, et doit trouver un repreneur avant l'été 2012. Si l'allemand fait partie des acteurs bien engagés en Europe sur l'éolien offshore, avec une turbine déjà commercialisée, son avenir est donc incertain. Ce qui complique toute décision stratégique de développer un projet industriel. Bordeaux n'a pas fini d'intriguer...

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