Les taxes anti-dumping fragiliseront la rentabilité des projets solaires aux Etats-Unis

Selon l'institut d'études américain IHS, l'application de ces taxes, prévues pour protéger le pays de l'importation de cellules solaires chinoises à des prix très bas, entraînerait une chute de 45 % de ces importations, une hausse des prix et une baisse de la rentabilité des projets solaires aux États-Unis.
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Suite à une plainte déposée en octobre dernier par la filiale américaine de l'allemand Solar World, le département américain au Commerce a annoncé le 17 mai dernier une décision préliminaire consistant à appliquer aux importations chinoises de cellules photovoltaïques des taxes de 31 à 250 % selon les fabricants. Le haut de la fourchette concerne des entreprises encore absentes du marché chinois, qui pourraient sinon être tentées de créer de nouvelles co-entreprises avec des entreprises déjà présentes.

L'institut d'études américain IHS évalue à 2 gigawatts (GW) les importations de modules solaires chinois prévues pour l'année 2012, soit 60 % du marché américain. Ils estiment que jusqu'à 1,5 GW de ces livraisons pourraient être annulés face à la menace de ces taxes anti-dumping (dont le fondement a été vivement critiqué par le gouvernement chinois), soit 45 % du marché total.  

Retour sur investissement des projets en baisse

Même s'ils trouvaient des canaux d'approvisionnement alternatifs, cela entraînerait, selon les analystes, un surcoût de 12 % sur les modules, et en conséquence, une baisse de 2,5 points du retour sur investissement moyen des projets. Comme les taxes s'appliqueront aux modules et panneaux fabriqués dans un pays tiers à partir de cellules chinoises - mais pas aux panneaux et modules fabriqués en Chine à partir de cellules étrangères -, les fabricants chinois auraient tout intérêt à faire fabriquer leurs cellules à l'étranger, à Taïwan notamment. Mais à l'arrivée, l'augmentation des prix des modules serait similaire, en raison des marges exigées par ces sous-traitants et des coûts logistiques additionnels.

Des mesures confirmées à l'automne, à effet rétroactif

Sur les systèmes en revanche (composés de plusieurs modules et d'équipements complémentaires, tels que des onduleurs), l'effet prix serait plus modéré car la cellule pèse moins lourd dans la structure de coût. Dans ce cas de figure, le retour sur investissement des projets ne baisserait que de 1,5 point, ce qui, prévient IHS, pourrait néanmoins suffire à dissuader certains investisseurs. Les mesures annoncées le 17 mai doivent encore être confirmées par le département au commerce et la Commission du commerce international en octobre et novembre prochains, mais avec un effet rétroactif à 90 jours précédant la date de la toute première décision préliminaire de février 2012.

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Commentaires 2
à écrit le 31/05/2012 à 12:07
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a mettre en relation avec l'itw de montebourg dans le monde ce jour je cite "Le secrétaire américain au commerce, John Bryson, m'a expliqué sa méthode pour relocaliser les activités. Il utilise le protectionnisme. Il a imposé une taxe de 32 % sur les...

à écrit le 31/05/2012 à 9:32
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Ou est L'OMC ! allo ? Y a quelqu'un ? Je reve de voir ca en Europe mais non

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