Ikea veut faire gagner à ses clients 10 points de pouvoir d'achat

Par Dominique Pialot  |   |  608  mots
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La stratégie de développement durable que le groupe suédois d'ameublement présente ce mardi repose en partie sur la vente, à des prix raisonnables, de produits permettant à ses clients de réduire leurs factures et d'économiser tous azimuts.

Le géant suédois de l'ameublement en est convaincu, pour ses 700 millions de visiteurs annuels, ce qui compte le plus, c'est leur « home, sweet home. » Dès lors, leur fournir des équipements qui leur permettent d'adopter des comportements durables dans leur vie quotidienne constitue un des piliers de ce qu'il présente comme « sa première stratégie globale en matière de développement durable ».

C'est notamment au travers des performances de ses équipements ménagers (lave-vaisselle, micro-ondes, etc.) vendus avec les cuisines équipées, l'un de ses best sellers, qu'il entend contribuer à une société plus économe en eau et en énergie. Ou encore, en remplaçant une majorité de ses produits d'éclairage par des LED (des diodes électroluminescentes dont la consommation est jusqu'à 85 % inférieure à celle des lampes à incandescence).

Pas d'effort  pour les clients

« Ce qui importe, insiste Steve Howard, en charge du développement durable du groupe, c'est que ces comportements responsables soient faciles à adopter pour les clients. » Dans le même registre, le groupe suédois, pourtant  connu pour ses produits plus abordables que durables, et encore moins réparables, s'engage à faire en sorte que ses meubles soient de plus en plus faciles à démonter et assembler de nouveau. « Sur nos armoires et nos meubles de cuisine, il est déjà possible de ne changer que les portes », explique Steve Howard...qui cite également comme gages de durabilité « des garanties de 25 ans sur les mêmes meubles de cuisine ou encore sur les matelas ».

Ikea prétend même aider ses clients à limiter le gaspillage (un sujet qui monte ces derniers temps) grâce au design de ses réfrigérateurs et de ses boîtes alimentaires. En mettant toutes ces mesures bout à bout, le groupe affirme pouvoir faire gagner à ses clients jusqu'à 10 % de pouvoir d'achat.

Le défi des déplacements

Sur le plan des transports, de gros efforts sont faits en matière de logistique, avec des produits conçus dès le départ pour mieux remplir les camions, ce qui permet de réduire aussi bien les émissions de CO2 de la chaîne d'approvisionnement que les coûts. Plus difficile en revanche d'imposer aux clients les transports en commun pour se rendre dans les zones commerciales où sont implantés de nombreux magasins. « Nous veillons à l'existence d'une offre de transports collectifs solide », assure pourtant Steve Howard.

Il semble finalement plus simple de miser sur le développement des véhicules électriques. Si ces parkings sont déjà équipés de bornes de recharge, Ikea n'entend pas se lancer dans la commercialisation de voitures électriques. Sa flotte de véhicules de livraison, en revanche, pourrait être peu à peu convertie, ce qui permettrait au groupe de réduire son empreinte carbone.

100% autonome en énergie renouvelable en 2020

Dans le même registre, et dans la perspective d'être autonome en énergie d'ici à 2020 en couvrant l'intégralité de ses besoins en énergie renouvelable, le groupe s'engage à investir 1,5 milliards d'euros dans le solaire et l'éolien entre 2009 et 2015.

Enfin, Steve Howard insiste sur la volonté du groupe d'améliorer les conditions de travail et de vie des communautés qui interviennent à une étape ou l'autre de sa chaîne d'approvisionnement.
Face à la question du risque de réputation pour une marque dont la notoriété l'expose à des mises en cause diverses sur ses activités dans le monde entier, Howard Steve prône la transparence.

Une promesse qui avait dû échapper aux dirigeants impliqués au printemps dernier dans l'affaire d'espionnage illégal de clients et de salariés d'un magasin de région parisienne, qui ont depuis quitté le groupe...