Des investisseurs américains demandent au Congrès de maintenir les aides à l'éolien

Dans une lettre adressée au Congrès, une vingtaine d'investisseurs américains, gérant plus de 800 milliards de dollars d'actifs, demandent la prolongation immédiate du crédit d'impôt à l'éolien, qui prend fin en principe le 31 décembre prochain.
Copyright Reuters

Instauré par G.W.Bush en 1992, le crédit d'impôt sur l'éolien (PTC pour production tax credit), qui équivaut à de 2,2 cents par kWh produit, aurait favorisé, selon l'association américaine de l'éolien, la création de 75.000 emplois et 20 milliards de dollars d'investissements privés. Cette aide doit être renouvelée régulièrement et ce n'est pas la première fois que l'incertitude sur sa prolongation mine la filière. A chaque fois que cela s'est produit, les capacités installées ont chuté de plus de 70% dans l'année suivante.

37.000 emplois menacés

Le Sénat ayant refusé de la prolonger lors d'un vote en septembre dernier, elle s'éteindra donc le 31 décembre prochain, à moins que le Congrès n'entende les arguments des investisseurs. Ces derniers sont d'autant plus inquiets que Mitt Romney a d'ores et déjà annoncé qu'il ne la ré-établirait pas s'il était élu. Il justifie sa position par sa volonté de remettre toutes les sources d'énergie au même régime, sans octroyer d'avantage particulier aux renouvelables. Obama a de son côté averti que l'expiration de cette aide conduirait à la perte de 37.000 emplois à l'échelle du pays.

Ces derniers mois, cette situation a en effet été invoquée à plusieurs reprises par les industriels du secteur pour justifier leurs licenciements. Notamment par Siemens qui a supprimé 4000 postes de son usine de fabrication de turbines dans l'Iowa, un état dans lequel l'éolien est le secteur industriel le plus développé.

Nécessaire stabilité réglementaire

Les signataires comptent de nombreux membres d'un réseau d'investisseurs spécialisés dans les risques et opportunités du changement climatique et quelques-uns des plus grands fonds de pension, qui plaident pour une transition énergétique et un cadre stable permettant les investissements de long terme qui s'imposent, notamment, dans le renforcement du réseau électrique. Et qui ne peuvent se permettre d'investir à long dans des secteurs rendus trop risqués par une instabilité réglementaire et tarifaire alors qu'ils doivent verser des pensions de retraite.

35 % des nouvelles capacités de production d'énergie depuis 5 ans

Au cours des cinq dernières années, l'éolien a représenté 35 % des capacités de production d'énergie installées aux Etats-Unis, et a vu ses coût baisser de 90 % depuis 1980.
Mais le contexte est bien différent aujourd'hui, notamment en raison des quantités de gaz et pétroles non conventionnels dont dispose le pays. A l'approche des élections présidentielles du 5 novembre prochain, les acteurs de la filière (et pas seulement américains) retiennent leur souffle.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 7
à écrit le 28/10/2012 à 1:46
Signaler
Le gaz de schiste qui est plus polluant que le mazout et le charbon ne va pas être compétitif longtemps aux EU à la cadence où il est exploité et dès lors que chaque puits s'épuise en moyenne en 4 ans et qu'il faut chaque fois le transporter. Changer...

à écrit le 28/10/2012 à 1:32
Signaler
La France a plusieurs champions dans l'éolien dont Alstom, Areva, EDF EN etc et environ 300 entreprises sont concernées par l'éolien en France. Il y a plusieurs évolutions importantes encore à venir dont certaines liées aux transports et à l'énergie ...

à écrit le 27/10/2012 à 19:04
Signaler
@ Steph : L'éolien n'est pas aussi peu chère non plus. Mais il est vrai su'il faut relativiser son coût avec d'autre facteurs comme l'impact écologiue à long terme. Mais l'éolien seul ne peut subvenir à tous les besoins en énergie de masse comme le n...

à écrit le 27/10/2012 à 18:44
Signaler
Il est aussi evident qu'avec un kWh EPR annonce a 9 c?, l'eolien et ses 8.6 c? / kWh est competitif, encore une raison pour fudtiger l'aveuglement de nos nucleocrates tapis dans l'ombre et qui font perdre a la France encore une guerre economique.

le 06/11/2012 à 11:59
Signaler
Les 9c de l'EPR, c'est le temps d'amortir l'investissement, sachant que la centrale peut aller jusqu'à 60 ans. Pour l'éolien, la durée de vie est de 20ans, et les pales qui s'abiment à force de prendre des piaf, la turbine dont les pièces en mouvemen...

le 06/11/2012 à 23:56
Signaler
Encore des calculs faux Jmdesp car le nucléaire type EPR doit intégrer les coûts de démantèlements, stockages ultra longue durée des déchets et risques très élevés et la majorité de ces coûts sont à la charge du public c'est à dire nous, contrairemen...

à écrit le 27/10/2012 à 7:52
Signaler
Il est évident que l'éolien ne fonctionne quelque soit le pays considéré que par des aides massives des états. Il est aussi évident qu'une industrie entière s'est créée (Danemark, Allemagne, Espagne, Inde, USA, Chine...) à partir de grands groupes ma...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.