Les Pays de la Loire prêts pour l'éolien en mer...à l'étranger

Choisie par Alstom pour y implanter une usine d'assemblage d'éoliennes offshore destinée à équiper le site de Saint-Nazaire remporté avec EDF, la Région n'attend pas que les parcs français soient opérationnels pour structurer une offre industrielle dans les énergies marines, avec laquelle elle espère bien prendre une place sur le marché européen.
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Le cahier des charges pour la seconde tranche de l'appel d'offres éolien offshore français sera transmis à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) « dans les prochains jours ». C'est ce que vient de promettre la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, par vidéo interposée, en ouverture du congrès annuel de l'éolien qui se tient à Nantes les 13 et 14 décembre. Une bonne nouvelle pour la Région, car on ne sait aujourd'hui qu'une chose de cet appel d'offres : il concernera deux sites, celui du Tréport (Seine-Maritime) déclaré infructueux lors de la première tranche, et celui des deux îles, situé entre l'île d'Yeu et celle de Noirmoutier en Vendée. Or la première tranche avait déjà attribué en avril dernier le site de Saint-Nazaire au consortium composé notamment de EDF et Alstom, lequel a choisi Saint-Nazaire pour y construire deux usines d'assemblage de nacelles et de génératrices.

Une bénédiction pour Saint-Nazaire

« Les énergies marines renouvelables (EMR), c'est une bénédiction pour Saint-Nazaire. » Joël Batteux, maire de la ville et président de communauté d'agglomération, ne saurait être plus clair. S'il se montre confiant dans le retour de jours meilleurs pour la navale, il souligne également le caractère cyclique de cette activité et donc, l'intérêt de la compléter. Les élus de la région misent tellement sur ces EMR, à commencer par l'éolien en mer, qu'ils ont noué il y a un an une sorte d'union sacrée avec Le Havre. Les départements de la Loire Atlantique et de la Manche, ainsi que les agglomérations de Saint-Nazaire et Cherbourg, avaient alors rallié les régions Basse Normandie et Pays de la Loire, liées par un précédent protocole de coopération.

Rafale de bonnes nouvelles pour les Pays de la Loire

Au sein même de la région, les acteurs politiques comme les industriels semblent également miser sur le consensus et le collectif. L'exemple de Neopolia illustre bien cet état d'esprit. Cette structure rassemble 160 entreprises et 13.000 salariés autour de l'industrie navale, du secteur pétrolier et gazier, de l'aéronautique, du ferroviaire, et, depuis peu, des EMR, qui regroupent 75 entreprises. « Notre mission, c'est d'aller chercher du chiffre d'affaires complémentaire pour nos entreprises », souligne son président Jean-Claude Pelleteur.
A la veille du congrès annuel de l'éolien, Christophe Clergeau, vice-président du Conseil régional délégué au développement économique et à l'innovation, se réjouit d'une rafale d'actualités positives. Le site d'essais en mer Sem-Rev de l'Ecole Centrale de Nantes est opérationnel, l'usine d'assemblage d'Alstom (400 emplois prévus) a reçu son permis de construire et posera sa première pierre en janvier prochain, le chantier STX vient d'obtenir sa qualification internationale pour ses fondations d'éoliennes dites « jackets »...et on attend avec impatience que soit lancée la seconde tranche de l'appel d'offres.

Aménager le port pour accueillir un hub logistique dédié

Les élus misent sur la localisation d'un des deux sites de cette tranche, entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier, pour convaincre Alstom d'y installer également son hub logistique. Brest avait également été évoqué, mais entretemps l'appel d'offres sur le site de Saint-Brieuc situé à proximité a été attribué à Iberdrola et Areva.

L'agglomération de Nantes-Saint-Nazaire met en tous cas toutes les chances de son côté pour obtenir ces installations. En plus des 14 hectares dédiés à l'usine d'Alstom qui assemblera les nacelles et les génératrices, un budget de 10 millions d'euros est prévu pour aménager 12 hectares situés dans la partie du port en aval du pont de Saint-Nazaire, sous lequel les navires jack-up conçus pour transporter les mats et les pales d'éoliennes (qui seront fabriquées à Cherbourg) ne peuvent passer. A Brest, où il faudrait construire sur la mer pour accueillir ce hub, le budget se situe dans une fourchette de 130 à 150 millions d'euros.

Les atouts du site d'essais en mer de l'Ecole centrale

Quelle que soit la décision d'Alstom concernant le hub logistique et la durée d'utilisation selon les appels d'offres remportés par l'industriel, Saint-Nazaire compte bien attirer d'autres activités, notamment d'autres énergies marines renouvelables, pour rentabiliser son investissement.

Même raisonnement à l'Ecole Centrale de Nantes (ECN) qui espère dès 2013 accueillir sur le site Sem-Rev des prototypes d'éoliennes flottantes et de houlomoteurs en provenance de la France et de l'Europe entières. Il en aura coûté 18 millions d'euros d'investissement et près de 3 ans pour obtenir une autorisation. Mais en plus du LHEEA (Laboratoire d'hydrodynamique, d'énergétique et d'environnement atmosphérique), et de ses bassins de houle à terre parmi les plus grands d'Europe, l'ECN dispose avec Sem-Rev d'un site en mer de un kilomètre carré, raccordé en mer et au réseau et ouvert à tout type de machine répondant à un cahier des charges générique, ce qui évite aux industriels de repasser par l'étape du processus d'autorisation.

Les premières éoliennes d'Alstom seront exportées

Partant du principe établi qu'à un emploi direct correspondent en moyenne trois emplois induits, Neopolia mise sur quelque 3.000 emplois dans l'orbite des usines Alstom. Mais, si le groupement de PME recrute un développeur commercial chargé à compter de janvier prochain de promouvoir de petits navires de maintenance dédiés à l'offshore pour le compte de cinq chantiers navals de la région, c'est aussi à l'export qu'il va entamer ses démarches.
Fort de sa qualification internationale, le chantier STX est bien décidé à fournir le marché européen, bien que ses jacket n'aient pas été choisis par Alstom pour le site de Saint-Nazaire.

Quant à Alstom lui-même, dont le carnet de commandes français atteint déjà 1.400 MW correspondant aux trois parcs remportés par EDF dans le premier appel d'offres, les premiers exemplaires de son éolienne Haliade 150 (la plus puissante du marché avec 6 MW), encore en test à terre au Carnet près de Nantes, seront implantées en Mer du Nord, et non au large des côtes françaises. Les sites français n'entreront en fonctionnement qu'entre 2017 et 2020 et la région n'entend pas attendre si longtemps pour tenter de se faire une place sur le marché européen de l'offshore.


 

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Commentaires 7
à écrit le 13/12/2012 à 23:25
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Les énergies renouvelables peuvent subvenir aux besoins des populations quelles que soient les conditions 99,99% du temps avec des coûts raisonnables, comme l'a amplement démontré sous 28 milliards de combinaisons de temps pendant 4 ans l'université ...

à écrit le 13/12/2012 à 14:31
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@bric : on peut toujours les enlever !

à écrit le 13/12/2012 à 14:05
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l'éolien et la destruction de tous les paysages français. Nous offrons à nos petits enfants un paysage enlaidi et qui ne rapporte rien. quel pays!!!!!!!!!!

le 13/12/2012 à 14:37
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Que proposez vous ? En rester au nucléaire, au charbon et autres énergies fossiles ? Allez faire un tour en Belgique, en Allemagne et au Danemark, vous en verrez 10 fois plus des éoliennes....

le 13/12/2012 à 15:11
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Soyez sans crainte car avec l'éolien il faudra également des centrales thermiques ou alors on ne travaillera que lorsqu'il y aura du vent.Avec l'inter connection des réseaux ils utilisent également du nucléaire.

le 13/12/2012 à 17:45
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Pas de gaz de schiste pas de pétrole pas de nucléaire pas moulin à vent sur terre et sur mer. Vous-voulez quoi Bric brancher Jean Vincent Placé et Cécile Duflot pour qu'ils vous éclairent.

le 16/12/2012 à 13:46
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vous pensez quoi de la couche d'ozone merci les centrales a charbon et aux gaz on va griller peu a peu avec le soleil ouvrer les yeux et fermer vos oreilles aux sirenes des 2%

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