Les investissements mondiaux dans les énergies vertes chutent de 11 % en 2012

Le montant global des investissements dans les énergies renouvelables a diminué de près de 34 milliards de dollars entre 2011 et 2012, pour atteindre 268,7 milliards de dollars. Mais ce bilan cache d'importantes disparités selon les pays, la Chine se situant nettement au dessus de la mêlée.
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Certes, c'est la première fois que les investissements annuels dans le secteur des énergies renouvelables sont en baisse d'une année sur l'autre, de 302.3 à 268,7 milliards de dollars entre 2001 et 2012. Une régression que Bloomberg New Energy Finance (BNEF) attribue à l'incertitude politique et réglementaire qui entoure ces filières, notamment aux Etats-Unis, en Inde, Espagne et Italie, qui représentent d'importants marchés sur ces secteurs. Mais, comme le souligne BNEF, qui publie son bilan ce 14 janvier, leur montant demeure le deuxième plus important, et représente cinq fois celui des investissements réalisés en 2004.

La Chine loin devant les Etats-Unis et le reste du monde

Surtout, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Avec 67,7 milliards de dollars, la Chine connaît un bond de 20 % essentiellement dû au boum de son secteur solaire. Elle affiche ainsi des investissements plus de deux fois plus élevés que ceux du numéro deux en la matière, les Etats-Unis, avec 44,2 milliards de dollars.

En comparaison, les 5,5 milliards investis par l'Afrique du Sud font pâle figure, mais ce montant résulte d'un bond significatif dans un pays dont les investissements verts plafonnaient jusqu'ici à quelques dizaines de millions de dollars. C'est le résultat du lancement d'appels d'offres dans l'éolien et le solaire.

Au Japon, la mise en place d'un programme de subventions aux énergies renouvelables dans la foulée de la catastrophe de Fukushima a entraîné une hausse de 75 % de ces investissements, à 16,3 milliards de dollars.

Fortes chutes en Italie et en Espagne

A l'inverse, aux Etats-Unis, ils ont plongé de 32 % notamment en raison des incertitudes liées à la prorogation du crédit d'impôt accordé à l'éolien et de la compétition du gaz, rendu très compétitif par la découverte d'importants gisements de gaz de schiste.
En Italie et en Espagne, l'instabilité des politiques encadrant l'énergie solaire ont entraîné des chutes de 51 % et 68 % respectivement.
En Inde, la fin des subventions dans l'éolien et la diminution du nombre de projets approuvés dans le solaire se traduisent par une baisse de 44 % des montants investis dans ces secteurs.

Le solaire devant l'éolien

Au niveau mondial, le solaire se taille la part du lion dans ces investissements, en attirant 142,5 milliards de dollars, soit 9 % de moins qu'en 2011. L'éolien est également en baisse de 13 % à 78,3 milliards de dollars ; les smart grids, technologies d'efficacité énergétique et véhicules électriques diminuent de 7% ; la biomasse et l'énergie produite à partir de déchets perd 27 % et les biocarburants, qui représentaient le deuxième secteur en 2006, sont tombés à 4,5 milliards de dollars, en chute libre de 4,5 milliards, juste devant la géothermie, qui s'est effondrée de 39 % à 1,8 milliard de dollars.

L'éolien offshore parmi les plus gros projets financés

Le seul secteur dont les investissements ont progressé, c'est le petit hydraulique, qui attire 7,6 milliards de dollars, en hausse de 17 %.
Les investissements dans les projets de captage et séquestration de CO2, publiés pour la première fois, s'élèvent à 2,8 milliards de dollars, contre 3 milliards en 2011.

Les plus gros projets financés en 2012 sont des fermes éoliennes offshore au large des côtes allemandes, britanniques, et belges ; un portefeuille de petit hydraulique en Ukraine ; le projet de solaire thermique de Ouarzazate au Maroc, auxquels s'ajoute une ferme éolienne de près de 400 mégawatts (MW) au Mexique.

Les deals les plus importants de l'année concernent une levée de fonds de 200 millions de dollars pour l'installateur américain de solaire SolarCity (qui fait appel au crowdfunding) et de 150 millions pour le spécialiste américain du stockage Bloom Energy. Le développeur chinois de projets éoliens, China Longyuan Power Group, est parvenu à lever 375 millions à la bourse de Hong Kong.

Baisse de 35 % en France

En Europe, l'Allemagne a vu ses investissements verts plonger de 27 % (22,8 milliards de dollars) et le Royaume-Uni de 17% (8,3 milliards). En France, où ils ont diminué de 35 %, les investissements dans les renouvelables n'ont atteint que 4,3 milliards en 2012.

D'autres pays encore faiblement dotés, tels que l'Australie (6,2 milliards) ou le Mexique (2 milliards) ont, eux, connu d'autres fortunes : + 40 % pour l'Australie et une multiplication par cinq pour le Mexique. Le Brésil, en revanche, connaît une baisse de 32 % à 5,3 milliards.

Ces chiffres très disparates reflètent la volatilité des investissements dans un contexte d'instabilité politique et réglementaire autour des filières vertes.



 

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Commentaires 5
à écrit le 16/01/2013 à 8:57
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Réponse à luc b. : pour réduire notre dépendance à l'argent du pétrole, il faut trouver des énergies de substitution au pétrole ; le pétrole est principalement utilisé comme carburant pour les transports ; on peut remplacer en grande partie les véhic...

à écrit le 15/01/2013 à 11:49
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Ne pas oublier un point très important : le cout de ces technologies ne cesse de baisser, ce qui induit une baisse en cout global mais pas forcement en volume. le solaire a ainsi vu le montant total de ses investissements baisser mais la capacité glo...

à écrit le 15/01/2013 à 8:31
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c'est le nombre d emploi que Dufflot nous promet dans les emplois écologiques ( sans parler des destructions massives dans les secteurs qualifiés de non écologiques )

le 15/01/2013 à 12:26
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Il est un fait largement démontré que les technologies de l'environnement et des énergies renouvelables créent bien des emplois nets importants, pour la plupart locaux et durables.

à écrit le 14/01/2013 à 21:15
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Depuis 1973, c'est l'argent du pétrole qui finance l'intégrisme musulman qui a fait tant de mal à la France. Depuis 1973, c'est l'argent du pétrole qui finance les programmes nucléaires de l'Iran et du Pakistan. Depuis 1973, c'est l'argent du pétro...

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