Orange : « Le programme Smart Cities doit être un relais de croissance pour notre groupe »

Annoncé par les industriels comme un colossal marché d'avenir, le concept de « Smart City » peine encore à se transformer en réalité économique. Dans une interview pour Cleantech Republic, Nathalie Leboucher - Directrice du programme Smart Cities d'Orange - affirme que la ville intelligente n'est pas qu'un effet de mode.
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Cleantech Republic : Au-delà des stratégies de communication des industriels, il est encore difficile de discerner les véritables enjeux économiques de la « ville intelligente ». Comment passer du phénomène de mode au marché ?

Nathalie Leboucher : C'était justement notre démarche lors de la mise en place de notre stratégie « Smart Cities » fin 2011. Nous avions fait le choix de ne pas communiquer pendant 18 mois. Nous ne voulions pas alimenter le buzz mais concentrer notre énergie sur des projets concrets. Désormais, nous avons des choses à dire et nous voulons que cette activité soit un relai de croissance pour le groupe.

Qui sont vos clients ?

Nos clients sont à la fois des fournisseurs de services et des collectivités. Nous leur proposons des solutions télécom et numériques qui permettent une meilleure gestion des services actuels et la fourniture de nouveaux services. Il y a actuellement un mouvement de fond vers la digitalisation. Ces technologies permettent d'améliorer la relation avec les habitants. Les élus et décideurs publics nous sollicitent car ils constatent cette demande de nouveaux services.

Concrètement, cela se traduit déjà par des offres commerciales...

Nous avons conclu une alliance stratégique avec la société Streetline qui propose des solutions de stationnement intelligent. Nous avons également créé l'opérateur de télérelevé de compteurs intelligents M2ocity, conjointement avec Veolia. Notre objectif c'est d'atteindre cinq millions de compteurs intelligents en 2020. Au total, nous travaillons sur quatre thématiques : le smartgrid, le smartmetering, le smart building et les transports, collectifs, individuels ou nouvelles mobilités

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?

Nous avons des objectifs chiffrés mais nous ne souhaitons pas les communiquer pour l'instant. Cela dit, l'activité « Smart Cities » affiche déjà une profitabilité satisfaisante.

Quels critères seront déterminants pour conquérir ces nouveaux marchés ?

Ce qui compte c'est l'usage. La technologie est secondaire même si la mise en place de ces nouveaux services nécessite des solutions innovantes. Prenez la thématique de la mobilité, le numérique va permettre de fluidifier les transports et de les rendre plus agréables.

Quels sont les projets pionniers du groupe Orange en matière de ville intelligente ?

Dans le domaine du bâtiment, nous travaillons notamment sur le schéma directeur d'un futur quartier d'affaires à Ryad en Arabie Saoudite. Nous avons également plusieurs développements en cours dans l'univers des transports. Nous accompagnons par exemple la SNCF pour le déploiement du wifi à bord de TGV, ou Kéolis à bord des bus. Nous avons également récemment annoncé un contrat avec Atos pour connecter plusieurs modèles de véhicules Renault jusqu'en 2016. Cela fait écho à la demande de la Commission Européenne d'équiper l'ensemble des véhicules d'un système d'appel d'urgence d'ici fin 2015.

La rigueur budgétaire risque de freiner les politiques d'équipement des collectivités...

Les grands projets se font là où les acteurs de la ville sont en capacité d'investir. Aujourd'hui, nous avons tout à fait conscience des réalités financières des villes françaises. Leurs budgets sont souvent limités. C'est la raison pour laquelle nous développons des projets abordables, duplicables pour de plus petites villes ou qui permettent des économies rapides. Nous pouvons aussi compter sur les pays émergents et les grands groupes français comme Renault ou la SNCF pour travailler sur des projets de plus grande envergure.

Plus largement, est-ce que vous ressentez une véritable prise de conscience de vos clients et interlocuteurs sur ces problématiques de ville intelligente ?

La Commission Européenne s'est emparée de la Smart city. Elle a notamment mis en places des groupes de travail réunissant des villes, des entreprises et des acteurs de la vie civile. Des recommandations sont attendues pour septembre. La force de cette thématique c'est qu'elle oblige les acteurs à se parler. Les entreprises et les villes doivent se décloisonner de leurs activités historiques.

Cleantech Republic

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