Des moutons pour entretenir les pelouses de Renault, Michelin ou Carrefour

La jeune société francilienne Ecomouton propose aux entreprises de remplacer leurs bruyantes tondeuses par un service d’éco-pâturage.

En quelques semaines, ils sont devenus la grande attraction des pauses-café des salariés de Renault, Michelin, Norbert Dentressangle ou encore Noroto. Ils ? Les bovidés d'Ecoumouton chargés de l'entretien des pelouses de ces grands groupes. Une entreprise née fin 2012, un peu par hasard, beaucoup par malice. « Mon associé occupait un entrepôt en Seine-et-Marne. Il recherchait une solution économe pour entretenir ses espaces verts se souvient Laurent le Peniec, Directeur Opérationnel d'Ecomouton. Aucune société ne proposait alors un service d'éco-pâturage pour les sites professionnels ».

Une solution responsable, ludique et économique

Voilà pour le concept. Dans les faits, les deux associés passeront les six premiers mois d'Ecomouton à négocier avec des assureurs un contrat leur permettant d'aller démarcher sans risques. Ce sésame obtenu, ils sonnent à la porte des grands groupes, collectivités et entreprises publiques. Des prospects à qui Laurent Le Peniec vante les aspects responsables, ludiques et bien sûr économiques de sa solution. « Le coût d'une tonte mécanique est d'environ 0,10€/m2/ tonte. Sachant qu'une pelouse est environ tondue sept fois par an, le budget annuel d'entretien d'une pelouse de 7000m2 est d'environ 5000€. Sur les terrains difficiles (ndlr : pente, grande surface…), notre solution représente d'importantes économies. »

A condition néanmoins de ne pas être trop exigeant. L'offre d'Ecomouton ne s'adresse pas aux « greens » devant être taillés chaque jour au millimètre, mais plutôt à des espaces verts nécessitant un simple « entretien ». Soit 10 000 sites en France (entrepôts, usines, sièges sociaux…) selon Laurent Le Peniec.

Un berger pour plusieurs sites

Sur le terrain, Ecomouton doit adapter sa prospection commerciale aux contraintes logistiques de son activité. « Une fois qu'on décroche un site, nous allons voir les entreprises voisines pour décrocher d'autres contrats. L'embauche d'un berger ne se justifie que si elle est partagée entre plusieurs sites. » Sur place, le berger est chargé entretenir le cheptel, de tondre une fois par an les bovidés, et bien sûr d'assurer la relation avec les responsables du site client.

Un dispositif qui semble convaincre. Pour sa première année, Ecomouton a signé un chiffre d'affaires encourageant de 200 000 euros et la société espère doubler ce résultat en 2014. « Aujourd'hui, nous convertissons 30% de nos prospects en clients. Nous aimerions garder ce rythme » annonce Laurent Le Peniec. En élargissant par exemple le portefeuille de clients à de nouvelles typologies de sites comme les stations d'épuration ou les centrales nucléaires. En France mais aussi en Belgique et en Hollande où la société devrait prospecter dans les prochains mois. Cela tombe bien, le langage du mouton est, parait-il, universel.

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Ecomouton en bref...

  • Création : Octobre 2012
  • Siège social : Crisenoy (77)
  • Chiffre d'affaires : 200 000 € (2013) ; 450 000 (objectif 2014)
  • Références : Renault, Michelin, Carrefour, Noroto, GDF…
  • Race : mouton d'Ouessant
  • Cibles : sites professionnels d'une superficie comprise entre 2 et 20 hectares : zones industrielles et friches industrielles ; aménagements routiers (aires de dégagement, bassins de rétention...) ; châteaux et monuments historiques ; grandes propriétés ; institutionnels : Bases militaires, prisons, collectivités, centrales production énergétique ; réseau ferré…

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Interview vidéo de Laurent Le Peniec, Directeur opérationnel d'Ecomouton

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Commentaires 2
à écrit le 27/02/2014 à 21:42
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C'est pas les premiers a essayer. Malheureusement pour eux ces espèces, même si elles sont voraces, choisissent ce qu'elles veulent manger. Pour l'instant elles sont une attraction et dans six mois elles risques de devenir une charge.

le 18/12/2014 à 15:27
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Pour vous répondre : nous avons des sites qui ont deux ans d'existence et les employés de l'entreprise ne voudraient qu'on enlève les moutons pour rien au monde !

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