Des fleuves aux océans, HydroQuest voit grand pour ses hydroliennes

Déjà implantée sur le marché de l'énergie fluviale, la start-up grenobloise HydroQuest vise désormais l'hydrolien marin. Avec pour principal allié les Constructions Mécaniques de Normandie.
Photo : HydroQuest - Hydrolienne fluviale

 

Energéticiens, ingénieurs ou élus, ils étaient nombreux à se presser - début avril à Cherbourg - pour participer à Thetis EMR (convention internationale des Energies Marines Renouvelables). Profitant de la médiatisation du salon, la start-up grenobloise HydroQuest s'est fait remarquer en annonçant un accord de partenariat avec les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN). Ambition : donner naissance à un champion tricolore de l'hydrolien. « CMN est un partenaire financièrement solide qui dispose d'un très grand savoir-faire en terme de construction marine. Nous sommes au seuil d'une nouvelle filière. A terme, nous devons être capable de produire au minium 100 hydroliennes marines par an » prévoit Jean-François Simon, Fondateur d'HydroQuest. Très concrètement, cet accord se concrétisera prochainement par la candidature d'un projet commun - baptisé Searieus - dans le cadre l'Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) de l'ADEME « Fermes Pilote Hydroliennes ». Réunis dans un même consortium, les deux partenaires s'allieront également pour l'occasion avec l'énergéticien girondin Valorem et l'Université de Caen.

Des hydroliennes marines à plusieurs étages

Après avoir installé plusieurs hydroliennes fluviales (Grenoble, Orléans, Guyane…), HydroQuest s'apprête donc à changer d'échelle. Et pas seulement au sens figuré, puisque ses futures génératrices marines devraient atteindre les 200 tonnes (20 mètres de hauteur et 15 mètres de large) contre entre 3 et 8 maximum pour ses modèles actuels (entre 2 et 6 mètres de hauteur et 6 mètres de large). Un défi qui n'a pas l'air d'effrayer Jean-François Simon. Le dirigeant compte en effet adapter sa technologie fluviale aux conditions marines. Soit des hydroliennes disposant de deux axes verticaux au sein d'un système à plusieurs étages, modulable en fonction de la hauteur de l'eau. « Nos turbines à flux transverses sont moins sensibles à la direction du courant. Il n'est donc pas nécessaire de les orienter. Autre avantage, ce concept est simple et robuste. Il permet donc de réduire les coûts de fabrication, d'opération et de maintenance. » Fort d'une fabrication « tout métal », HydroQuest estime ainsi que ses futures hydroliennes marines devraient disposer d'une durée de vie d'environ 30 années.

Construire une ferme de 10 hydroliennes en Basse-Normandie

Si l'AMI de l'Ademe prévoit l'implantation de quatre fermes pilotes sur deux sites, le projet Searieus sera lui uniquement ciblé sur la zone du Raz Blanchard en Basse-Normandie. Le consortium espère y obtenir la construction, l'installation et l'exploitation d'une ferme pilote - raccordée au réseau électrique local - comprenant 10 hydroliennes d'1,3 MW chacune. Appel d'offres oblige, le budget du projet reste pour l'instant confidentiel. « Nous serons performants sur le prix car notre machine est simple et robuste » assure Jean-François Simon. Les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) seront chargées de la construction des hydroliennes tandis que Valorem apportera son expertise sur le volet énergétique. Enfin, l'Université de Caen mènera notamment les études d'impacts sociaux et environnementaux indispensables pour une implantation d'une telle ampleur. Des partenaires qui attendent donc une issue favorable de l'AMI avant de se lancer ? Pas tout à fait. Sans attendre le coup d'envoi de l'Ademe, HydroQuest et ses alliés sont déjà à l'échauffement. Les membres du consortium préparent en effet, sur fonds propres, la fabrication d'une machine marine à l'échelle un. En cours de conception, elle devrait être mise à l'eau sur la plateforme d'essai nationale de Paimpol-Bréhat avant la fin de l'année. Une première démonstration grandeur nature qui est d'ailleurs exigée par le règlement de l'AMI. Pour ceux qui en doutaient encore, Searieus c'est du sérieux.

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HydroQuest en bref…

  • Création de la société : 2010
  • Siège social : Saint-Martin d'Hères (38)
  • Partenaires : EDF, Grenoble-INP, CNRS, CMN...
  • Sites de production : Rhône-Alpes (machines fluviales), Bordeaux (machines estuaires), Cherbourg (machines marines)
  • Genèse : société issue de 10 ans de recherche à Grenoble
  • Degrés d'avancement : fluvial (développement commercial) ; estuaire (attente réglementaire) ; marine (conception)
  • Marché mondial de l'hydrolien : 60 GW sur 10 ans soit entre 200 et 250 milliards d'euros (estimation HydroQuest)

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2014 à 14:27
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