Veolia et l'Essec unis dans le "social business"

Le groupe et la grande école ont signé une convention de partenariat.

Première grande école française à se positionner sur le sujet en janvier 2003 avec sa chaire d'entrepreneuriat social, l'Essec réaffirme ce positionnement en fondant aujourd'hui l'Institut de l'innovation et de l'entrepreneuriat social. L'occasion pour Veolia Eau de signer avec l'école une convention de partenariat-recherche. « Il s'agit de montrer comment on essaie de faire tourner un modèle de ?social business? tel qu'il a été imaginé par Muhammad Yunus », explique Éric Lesueur. C'est lui qui, au sein de Veolia Eau, pilote le projet d'usine d'eau potable au Bangladesh en partenariat avec la Grameen Bank, l'institution de microcrédit fondée par l'économiste et entrepreneur bangladais lauréat du prix Nobel de la paix en 2006.

Le « social business », dont il est le précurseur, consiste à trouver des modèles permettant aux entreprises de développer des solutions pérennes et accessibles aux populations pauvres. En l'espèce, pour le projet de Goalmari, à une centaine de kilomètres de la capitale Dacca, l'eau potable est vendue aux habitants à un prix abordable pour eux et qui couvre les coûts d'investissement et de développement.

Six mois après les débuts du projet (« La Tribune » du 24 juin 2009), qu'en est-il ? « Nous avons installé les infrastructures de production et de distribution dans les délais et les budgets prévus, avec des équipes locales de grande qualité aujourd'hui opérationnelles », se réjouit Éric Lesueur. L'eau est aussi vendue au tarif prévu. Mais seuls 15 % des habitants, et non les 30 % à 40 % pressentis, ont franchi le pas de payer pour l'eau. Malgré l'arsenic contenu dans celle qu'ils buvaient auparavant et un prix de l'eau minérale 50 fois plus élevé. Pour y remédier, Veolia prépare des opérations de sensibilisation et de communication. Mais le groupe mise aussi sur le savoir-faire méthodologique et académique de l'Essec, « qui a une vision globale des systèmes BOP (?bottom of the pyramid?, comprenez les habitants les plus pauvres de la planète) » pour identifier les clés de succès de ce type d'opération afin de les répliquer.

Après cette première phase qui vise 40.000 habitants, l'objectif d'ici trois ans est de fournir de l'eau à 100.000 Bangladais.

D. P.

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