EDF EN investit une ancienne base militaire en Moselle

Par Dominique Pialot  |   |  419  mots
Le spécialiste de l'éolien et du solaire pourrait nouer d'autres contrats semblables à celui conclu à Toul.

« Nous n'aurions jamais pu envisager ce projet sans la modularité des tarifs », précise Pâris Mouratoglou, le président du conseil d'administration d'EDF Énergies nouvelles, au sujet de la centrale solaire de Toul-Rosières (Meurthe-et-Moselle). Ces tarifs, instaurés par l'arrêté tarifaire de janvier dernier, prévoient en effet pour les centrales au sol un tarif modulé en fonction de l'ensoleillement de la région. « Cela ne compense que 50 % de la perte d'ensoleillement, précise le dirigeant. Lorsque celui-ci baisse de 10 %, le tarif augmente de 5 %. Par rapport à une moyenne de rentabilité sur la France, nous sommes ici dans une fourchette basse. »

Consensus

Le projet de Toul, pour un investissement de 434 millions d'euros, concerne une ancienne base aérienne de 400 hectares, dont la puissance devrait atteindre 143 MW. Élus locaux, armée, France Domaine (l'antenne de Bercy chargée d'acquérir, de gérer et de céder les biens domaniaux), toutes les parties prenantes sont d'accord. Ne reste qu'à obtenir les permis de construire, délivrés par le préfet après consultation des différentes administrations. Ce devrait être une simple formalité puisque, sur le plan environnemental en tout cas, une ancienne base militaire ne peut poser de problème particulier, mais cela peut néanmoins prendre un an. « Il est peu probable qu'on lance la construction avant 2011. Mais les premières tranches pourraient entrer en exploitation dès 2012 », affirme Pâris Mouratoglou.

Ce projet semble idéal pour chaque partenaire. EDF EN, qui vise 500 MW net de puissance solaire installée en 2012 contre 100 MW aujourd'hui ; la ministre Nadine Morano, conseillère régionale de Lorraine ; l'armée, qui peine à vendre ses terrains. Celui de Toul est en vente depuis dix ans. Après vingt-deux ans de location (deux de construction et vingt de tarif garanti) réhabilité par EDF EN, il aura une vraie valeur. « À cette échéance, soit nous démantèlerons la centrale, soit nous renouvellerons le bail. D'ici là, les tarifs de rachat garanti se seront rapprochés de ceux du marché qui auront augmenté, et il sera peut-être intéressant de vendre la production sur le marché. »

Certes, l'armée vend un grand nombre de terrains. Mais tous ne sont pas disponibles immédiatement et nombre d'entre eux sont pollués. « En dehors de l'armée, il existe d'autres concepts de grande taille qui répondent à nos exigences sur le plan environnemental, affirme Pâris Mouratoglou. Y compris dans le sud de la France, où les projets sont plus rentables. »