ARTS + Le vignoble bordelais accueille des oeuvres d'art contemporain

L'art contemporain au détour du vignoble bordelais, c'est toute l'originalité de l'exposition « Histoire de voir », organisée par l'association Mécénart. Financée par une quarantaine d'entreprises de la région, celle-ci donne à voir des oeuvres venues de la Fondation Cartier pour l'art contemporain dans dix châteaux, de la pointe du Médoc au Graves en passant par le Saint-Emilion. Passé maître dans la manière de faire confluer intérêt public et intérêt privé, Maxime Lebreton, président fondateur de l'association, entraîne les entreprises de la région en leur faisant valoir les avantages de la déduction fiscale attachée au mécénat. Mais il sait aussi tirer parti de l'aide en nature, les Cristalleries Saint-Louis, par exemple, fournissent la matière première indispensable aux artistes qui travaillent le verre. Outre les oeuvres issues du fonds permanent de la Fondation Cartier, Mécénart s'autorise sur chaque site une « carte blanche A », qui met en valeur un artiste de son choix. Découverte de patrimoine. Moyennant un ticket d'entrée de 50.000 francs ou une participation en nature pour les châteaux disposant d'une infrastructure hôtelière, les professionnels du vin trouvent ainsi l'occasion de faire connaître leur patrimoine vinicole et historique de première grandeur. Ainsi, Daniel Cathiard, ancien propriétaire de Go Sport, qui, sur son grand cru classé château Smith Haut Lafitte, complète temporairement, mais avec bonheur, la collection non négligeable d'art contemporain rassemblée par sa femme (notamment avec les sculptures de Flanagan et Theimer), en y ajoutant une autre oeuvre célébrissime de Flanagan, les « Boxing Ones » (les Lièvres boxeurs), Armand (« Solex ici et là »), Finlay (« l'ordre présent et le désordre futur »), autant d'oeuvres que le public avait pu admirer au mps où la Fondation Cartier disposait de l'espace de Jouy-en-Josas et que l'on n'a plus revues depuis. Quant au coup de coeur de Mécénart, il va à Patrick Neu, qui réalise une structure de verres à pied et une armure de chevalier de cristal et de plumes. Art de la mise en scène. Composée de quelques pièces triées sur le volet par le propriétaire en concertation avec la Fondation Cartier, la force de chaque exposition tient essentiellement à l'intérêt plus ou moins grand manifesté par le maître de céans pour l'art contemporain. Amateur éclairé, Jean Leprince l'est sans conteste qui, dans les trois hectares de caves de calcaire courant sous son château de la Rivière (vignoble du Fronsac), a conçu le parcours le plus surprenant qui soit avec un art consommé du suspense et de la mise en scène. A la lumière de lampes à acétylène, il mène le visiteur dans le labyrinthe impressionnant des galeries, tour à tour face un néon métaphysique signé Jean-Michel Alberola, à un jeu de pendules électroniques virevoltant dans le noir du japonais Miyajima ou encore à l'admirable travail de photographe en noir et blanc fourni par Valérie Belin. Où l'on voit que vieilles pierres et fûts de chêne peuvent faire heureuse alliance avec l'art contemporain. Noël Tinazzi
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