L'hippodrome d'Evry fermera ses portes en décembre

De tous les hippodromes parisiens, Evry est le plus moderne. Le plus fonctionnel, le plus aisé d'accès et n'importe quel pur-sang qui a, une fois dans sa carrière de crack ou de toquard, foulé le gazon de sa piste soyeuse ne peut en rêver d'autres sous ses délicats sabots. Pourtant Evry vit ses dernières heures, fixées au 3 décembre prochain. Le comité de France Galop a, en effet, décidé, vendredi dernier, à une courte tête - 30 voix pour, 22 contre, 7 abstentions - de fermer le champ de courses du sud parisien. Pour raison d'économies. « Nous n'avons pas les moyens d'investir et de supporter des frais de fonctionnement lourds pour huit hippodromes parisiens », plaide la direction de France Galop que préside Jean-Luc Lagardère. La décision a été longuement pesée. A l'issue d'un rapport assassin de l'inspection des finances mettant le doigt dès 1992 sur l'indigence de la gestion des courses, les responsables du galop se décident, en effet, à fermer un hippodrome. Chantilly et Deauville sont menacés mais le couperet tombe sur Maisons-Laffitte qui sauve in extremis la mise - l'hippodrome sera même exclu pendant un an du programme de courses du PMU - grâce à l'extraordinaire opiniâtreté de son maire. Retour à la case départ : obligées de revoir leur copie, les instances hippiques sortent, cette fois, Evry de leur chapeau. Pour quelles raisons ? Ses piètres performances ne plaident guère en sa faveur : 900 entrées en moyenne par jour, des enjeux quotidiens ne dépassant pas 1,6 million de francs, une absence de culture « cheval » contrairement à Maisons-Laffitte ou Chantilly, adossés à de prestigieux centres d'entraînement. Mais surtout l'apathie des collectivités locales qui n'ont pas levé le petit doigt pour sauver leurs courses. Avec la fermeture d'Evry, les charges du GIE France Galop s'allégeront de quelques millions de francs par an . « La surcapacité en équipements de la région parisienne entraîne des taux d'utilisation faibles et des taux de gestion élevés », a averti vendredi le représentant du Budget auprès de France Galop. Les sept autres hippodromes parisiens, et surtout Chantilly et Maisons-Laffitte, se répartiront, à partir de 1997, les « événements » dévolus à Evry. Les problèmes du galop risquent cependant de n'être pas tous réglés pour autant. Ses dirigeants cherchent déjà à faire prendre plus largement en charge Enghien, un hippodrome mixte trot-obstacles par les « trotteurs ». Dans l'entourage de Jean-Luc Lagardère, on se flatte, cependant, que le protocole signé le 28 décembre 1995 avec les pouvoirs publics porte ses fruits. Le pari de dégager en 1996 un bénéfice net de 114 millions de francs contre une perte de 69 millions l'an dernier « est toujours d'actualité »... grâce, pour l'essentiel, à la hausse des prélèvements opérés sur les enjeux au profit des sociétés de courses. Prtant Jean-Luc Lagardère ne peut guère espérer une réussite de son ambitieux plan de relance sans quelques changements au PMU . Or le départ de Jean Farge, l'actuel président du PMU vient d'être une fois de plus repoussé... sine die. Élisabeth Rochard
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