FESTIVALS + Le cinéma sort gagnant des intempéries

uand ils viennent au Théâtre antique de Vienne, les fidèles s'équipent, prévoient en conséquence, s'arment de parapluies et de cirés. » Les organisateurs du Festival du jazz de Vienne, le premier de la saison estivale de plein air qui ouvrait le feu lundi soir avec un concert Nougaro, n'ont pas eu à déplorer de défections dues au mauvais temps. Ce qui n'est pas été le cas sur l'île de Samois, près de Fontainebleau, où l'on célébrait ce week-end la mémoire de Django Reinhardt et où le Festival déplorait une baisse de la fréquentation de 20 % par rapport à 1996. Pianos désaccordés. A Fourvières, où s'est donnée depuis la fin juin Andromaque, de Racine, on évoque le climat d'émulation entre les comédiens et le public pour braver les éléments et ces soirées arrosées qui restent « exceptionnelles » dans la mémoires de tous. Le ciel s'est également acharné à gâter la grande innovation du Festival de jazz de La Villette : les concerts de 18 heures sur la pelouse qui ont dû se replier sous l'aile protectrice de la Grande Halle. Au parc de Bagatelle, l'humidité qui baigne la grand culte annuel des servants de Chopin oblige à accorder en permanence les pianos et les virtuoses à réchauffer leurs doigts engourdis par le froid. A Saint-Florent-le-Vieil, on a prévu un grand chapiteau, l'abbaye n'étant pas assez vaste pour abriter tous les amateurs de musiques et de cultures d'Orient. Une solution de repli dans un édifice religieux qui a été envisagée par les responsables du Festival de Beaune (musique baroque) débutant le week-end prochain. Mais le manque à gagner par rapport à la prestigieuse et néanmoins très exposée cour des Hospices est de 400 places et il en coûterait quelque 300.000 francs de location pour une toile de protection qui de surcroît dénaturerait le lieu et attirerait les foudres des Monuments historiques... Succès de la Fête du cinéma. Tandis que responsables de spectacles de plein air et élus des collectivités locales touristiques consultent frénétiquement les services météo du Minitel, ceux de cinéma se frottent les mains. A La Rochelle, depuis vendredi dernier, et espère-t-on jusqu'au 7 juillet, les 6 salles de projection font le plein à toutes les séances sans craindre la concurrence des plages et des sports nautiques. Sans parler de Paris et de sa périphérie où dès la première journée, dimanche, de la fête du cinéma qui s'est terminée hier soir, on enregistrait une hausse de la fréquentation de 30 % par rapport à l'an dernier. L'organisateur, la mairie de Paris, à beau mettre en avant les tarifs pratiqués (premier billet au tarif normal tombant à 10 francs pour toutes les autres séances désirées pendant les trois jours), on ne peut s'empêcher de penser que le ciel a été favorable au septième art. Pour affronter la haute saison des festivals du Sud qui battra son plein la semaine prochaine (Avignon, Orange, Montpellier, Bordeaux...), voici le conseil donné par une bénévole du Festival des forêts dans l'Oise (concerts-randonnées) : porter deux oeufs à sainte Claire (si possible agrémenté d'un chèque aux clarisses), remède infaillible contre les rigueurs du temps... N. T.
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