PACA + Les PME de l'aéronautique en quête de visibilité

Centrés autour des deux grands pôles que constituent dans l'ouest de la région, Eurocopter (hélicoptères), Dassault, Snecma, SEP, DCN-DGA et dans l'est, Aerospatiale (satellites), les sous-traitants de la région souhaitent mieux se vendre, comme le souligne leur participation en force au dernier Salon du Bourget. Jacques Giner, président de l'Association des industriels de l'aéronautique et de l'armement (Assiaa) et PDG de Sudinove (Var) a effectué le déplacement avec trois entreprises des Bouches-du-Rhône et du Var. Après des années marquées par des dépôts de bilan et des plans sociaux, Jacques Giner ressent un vent nouveau. De nombreux contacts ont été noués. « Si dans l'armement, la morosité demeure, affirme-t-il, dans l'aéronautique civile et militaire, je crois à une embellie au cours des prochains mois. » Quand l'Assiaa est créé en 1993 par trois industriels, la crise bat son plein. Il s'agit alors de favoriser les diversifications, privilégier la qualité et dénicher de nouveaux débouchés commerciaux. Aujourd'hui, l'association regroupe une trentaine d'entreprises réalisant 800 millions de francs de chiffre d'affaires et employant quelque 2.000 salariés. Selon Jacques Giner, cette complémentarité permet de proposer aux donneurs d'ordres une offre globale, même si chaque entreprise soumissionne ensuite de son côté. Au Bourget, comme sur les autres grands Salons de la sous-traitance (Fidest, Midest), l'Assiaa s'est « vendue » sur un stand qu'elle a financé pour ses membres. Ce concept de « pôle de compétences », l'Association le fait valoir depuis un an auprès d'Eurocopter. Une quinzaine d'entreprises susceptibles de répondre aux exigences du constructeur d'hélicoptères ont été identifiées. Le contrat d'industrialisation du Tigre, signé entre la France et l'Allemagne le 20 juin, fait rêver nombre d'entre elles. Il n'est pas le seul : les appels d'offres lancés par Eurocopter pour la construction d'autres appareils pourraient ouvrir des perspectives favorables aux PME régionales. Une formidable vitrine. Pour la première fois, le Pôle spatial Côte d'Azur, association regroupant une vingtaine de sous-traitants, était aussi présent au Salon. L'initiative en revient à Jean Ziegler, directeur général d'Aerospatiale Cannes (1.300 salariés) dont le chiffre d'affaires dépasse les 5 milliards de francs. « Il fallait montrer notre savoir-faire », explique Philippe Ladoué, directeur de Teuchos Paca (bureau d'études et ingénierie spatiale). « Cela coûte très cher, mais il s'agit d'une formidable vitrine de promotion qui permet de rencontrer des clients potentiels et de faire connaître tous les membres du Pôle », complète Jean Ziegler. « C'est la première fois qu'une association régionale dans le domaine spatial possède un stand au Salon, assure-t-il. Il faut faire savoir que ce pôle existe sur la Côte d'Azur et qu'il fait travailler environ 2.500 personnes avec la sous-traitance et les travaux connexes. Avec Sophia-Antipolis, il s'agit d'un double atout. Car aujourd'hui, tout le futur nécessite du spatial, de l'informatique et des télécommunications. » Savoir « promouvoir » sa compétence constitue désormais le leitmotiv de ces sous-traitants. Notamment pour trouver ailleurs des marchés que les donneurs d'ordre locaux ne pourront pas toujours assurer... Eric Collomb et Michel Bovas
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