Voiture : plus vite, plus loin, moins cher

Le nombre de déplacements quotidiens effectués par les Français dans leur voiture s'est accru de 30 % entre 1982 et 1994 ; les balades à pied se sont réduites dans les mêmes proportions. Quant aux déplacements en deux-roues, ils sont deux fois moins nombreux ! Les Français sont de plus en plus vissés à leur voiture, c'est ce que révèlent deux études de l'Insee. Seraient-ils paresseux ? C'est bien plus un phénomène d'évolution spatiale de la vie des citoyens que les chiffres traduisent : le développement de l'habitat péri-urbain entraîne une modification des déplacements et leur accroissement. Aujourd'hui, trois ménages sur quatre ont une voiture (25 % en ont deux), mais à Paris, seuls deux adultes sur cinq en sont équipés. Habitant plus loin, les automobilistes parcourent davantage de kilomètres (de 7 à 9 kilomètres par déplacement en moyenne). Pour autant, ils le font dans le même laps de temps car la vitesse moyenne s'accroît ; ainsi, contrairement à l'idée répandue selon laquelle les déplacements sont de plus en plus difficiles (tout le monde ne parle que des embouteillages), on se déplace de plus en plus vite. Toujours plus de voitures C'est peut-être l'un des arguments en faveur d'un « toujours plus » de voiture, malgré les plaintes régulières s'agissant de son coût, de la pollution, des accidents de la circulation... Ces deux derniers éléments « sont considérés comme des problèmes pour la société mais pas pour les individus », explique Jean-Pierre Orfeuil, animateur de la division économie de l'espace et de la mobilité à l'Inrets (Institut national de recrche sur les transports et leur sécurité). Et d'ajouter : « En outre, le taux d'accidents au kilomètre militerait davantage en faveur de la voiture ; aujourd'hui, se déplacer en voiture, c'est se protéger contre les accidents des déplacements à pied. » Autre raison de poids dans le succès des quatre-roues : le prix. « Le coût de l'automobile a sensiblement diminué en francs constants depuis dix ans : c'est lié à la baisse de la TVA, des cours du pétrole et au succès du diesel », estime Jean-Pierre Orfeuil. Comme le montre l'Insee, les diesels représentent aujourd'hui 26 % des ventes contre 6 % en 1981. L'achat de la voiture est généralement plus onéreux, mais elle consomme peu d'un carburant qui est moins cher. Dans ce contexte, « l'avenir du transport public n'est pas rose », souligne le spécialiste de l'Inrets. Or l'enjeu est d'envergure : « On va découvrir que les situations de précarité sont souvent associées à des situations de non-motorisation. » G. L. S.
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