Accident industriel

Récemment, un ministre israélien, commentant l'assassinat du leader d'un groupe terroriste palestinien, a eu cette phrase à la fois lapidaire et biblique : « Celui qui a vécu par le glaive périra par le glaive. » Pourquoi diable est-ce précisément à cet anathème aussi vieux que le monde que l'on ne peut empêcher de penser à propos des ennuis que connaît la star des stars de TF1 avec la direction de sa chaîne ? Sans doute parce que, même dans les hameaux les plus reculés de France, pas un téléspectateur, fût-il le plus naïf du PAF, ne s'imaginera une seule seconde que ce sont ses démêlés avec la justice, sanctionnés une nouvelle fois par la cour d'appel, qui valent aujourd'hui à PPDA le désaveu de ses chefs. D'autant que, frappés eux-mêmes par des mises en examen, ils auraient du mal à faire croire à un soudain accès de vertu. Non, très clairement, chacun, qu'il aime ou qu'il n'aime pas la télévision dont la maison Bouygues a fait don à la France, a déjà compris qu'il s'agit d'une affaire autrement plus grave que celle ayant valu à la coqueluche de « Gala » ou de « Télé-Stars » quelques mois de prison avec sursis. Car, c'est effectivement d'Audimat et, en l'occurrence, d'Audimat en baisse, dont il est maintenant question. C'est-à-dire d'argent. Déjà jugé et condamné, mais toujours en tête de l'audience, Poivre était beaucoup mieux qu'innocent : rentable. Mais, depuis que la concurrence, dont les présentateurs ont, en plus, le mauvais goût d'avoir une vie privée on ne peut plus banale, lui mange la laine sur le dos, il est devenu bien pire que coupable de recel d'abus de bien social : une sorte d'« accident industriel ». Lui aussi. KATHLEEN EVIN
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