Les « Je me souviens... » de François Mitterrand

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Je n'aurai pas le temps, a longtemps dit François Mitterrand à la fin de sa présidence, quand on lui demandait s'il comptait écrire ses Mémoires. Puis, lors de sa dernière prestation télévisée (« Bouillon de culture », en avril 1995), il finit par reconnaître qu'il va lui falloir se décider à répondre à « tous les polémistes qui [l]'attaquent ». Après avoir observé, à propos des livres qui paraissent sur lui, que « le plateau de la balance penche du côté de l'écrasement », Mitterrand note sagement : « On n'est jamais mieux servi que par soi-même. » Quand il a quitté l'Elysée, il s'est donc mis au travail. Jusque dans ses derniers jours, notamment lors de son voyage en Egypte fin décembre, l'ancien chef de l'Etat a écrit. Hier, Odile Jacob annonçait la publication « très prochainement » d'un ouvrage composé de deux parties. La première procédera d'entretiens avec le journaliste Georges-Marc Benamou, réalisés depuis mai 1994 et « totalement réécrits » par Mitterrand. Thèmes abordés : la guerre, les relations avec le général de Gaulle, la période qui aboutit au Congrès d'Epinay de 1971. La seconde partie de l'ouvrage sera composée à partir de notes personnelles et de travail de François Mitterrand. Elle abordera la période du pouvoir. La maison d'édition ne précisait pas, hier, le titre retenu. Le dernier livre de l'ancien président de la République relatait un dialogue, datant essentiellement de la fin du premier septennat, entre François Mitterrand et le Prix Nobel de la paix Elie Wiesel. Mémoires à deux voix abordait des sujets comme Dieu, l'enfance, la lecture ou la religion. C'est Mitterrand qui avait insisté pour que fût publié, en 1995, cet ouvrage, et que fût rajouté un passage abordant ses relations avec René Bousquet. Le livre, vendu à 180.000 exemplaires, sera l'un des best-sellers de l'année. François Mitterrand est l'auteur de quinze ouvrages, dont les plus célèbres sont le Coup d'Etat permanent (Plon, 1964), Ma part de vérité (Fayard, 1969), la Paille et le Grain (Flammarion, 1975). Dans Mémoire à deux voix, l'ancien président de la République constatait : « Si j'avais été un écrivain, j'aurais consacré ma vie à écrire ; l'action absorbant la plus grande partie de mon énergie, c'est donc que je n'en avais pas la vocation. » E. M.