Du roman à la BD, un personnage de best-sellers

François Mitterrand n'a cessé, au long de ses deux septennats, de susciter les ouvrages les plus divers - du pamphlet à la BD -, comme rarement aucun autre président de la République, ouvrages figurant bien souvent parmi les meilleures ventes. La banque de données Electre, du Cercle de la Librairie, recense 65 ouvrages parus sur l'ancien président de la République. Et 33 pour les seules années 1994 et 1995. Le général de Gaulle, mort en 1970, a fait l'objet de 135 ouvrages. Le « sujet » François Mitterrand tient, comme en 1994, une large place dans les best-sellers de l'année 1995. Ainsi, le dernier pamphlet de Montaldo Rendez l'argent (Albin Michel) sur les affaires, arrive en tête des essais, dépassant les 450.000 exemplaires. En 1994, Mitterrand et les quarante voleurs, du même Montaldo, avait atteint les 700.000 exemplaires. En deuxième position cette année, arrive son propre dialogue avec le prix Nobel Elie Wiesel, Mémoires à deux voix (Odile Jacob) (180.000). Dans le peloton de tête, figure également l'Année des adieux (Flammarion), de Laure Adler, chronique de la dernière année du président à l'Elysée (proche des 100.000 exemplaires). Se trouve aussi sur cette liste Verbatim III, troisième tome de la chronique des années 1981-1986 (Fayard) de l'ancien conseiller Jacques Attali (48.000). 120.000 exemplaires du premier tome ont été vendus. A consulter les listes de ces ouvrages, on trouve de tout, de l'album de photographies, du roman policier à la BD. François Mitterrand, « héros de roman », selon l'expression de l'académicien Jean d'Ormesson, était même devenu héros de roman désigné par « Dieu », dans l'un des best-sellers de l'année 1993, Grand Amour, d'Erik Orsenna qui racontait les coulisses de l'Elysée avec irrévérence et humour. L'écrivain Erik Orsenna, alias Arnoult, haut fonctionnaire, avait exercé de 1983 à 1985 un « étrange métier », nègre du président, Meurtre à l'Elysée. Il y eut même des écrits pastiches, comme Mon Testament au Rocher, où François Mitterrand livrait à un mystérieux ami-italien ses Mémoires apocryphes, et un Journal apocryphe d'un président, j'allais vous dire par Philippe Barret, faux journal couvrant les deux septennats. D'autres ouvrages devraient être prochainement publiés, et notamment un Mitterrand, par Jean Lacouture.
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