Affaire Testut : sursis pour Bernard Tapie

La métaphore du verre à moitié vide ou du verre à moitié plein prend tout son sens dans le nouvel épisode des aventures judiciaires de Bernard Tapie condamné hier par le tribunal de grande instance de Béthune (Pas-de-Calais) à deux ans de prison avec sursis, 300.000 francs d'amende et cinq ans d'interdiction de gérer pour son rôle dans l'affaire Testut, entreprise d'instruments de pesage qu'il contrôlait. Au vu du réquisitoire prononcé par le procureur le 25 mars, le député des Bouches-du-Rhône, poursuivi pour abus et recel de biens sociaux, pouvait craindre une peine de prison ferme. Bernard Tapie, qui assistait à l'audience, a paru soulagé à l'annonce du jugement. Son défenseur, Me Jean-Yves Liénard, a annoncé que son client ne ferait pas appel d'un « jugement parfaitement équilibré », le tribunal ayant « su dégager une responsabilité (...) mais en la mesurant ». Avant ce jugement béthunois, le parlementaire phocéen avait déjà été condamné à cinq reprises, écopant au total de quatorze mois de prison ferme et de quarante-quatre mois avec sursis : un an avec sursis le 7 juillet 1981 pour publicité mensongère, quatre mois avec sursis le 30 septembre 1994 pour avoir jeté une caméra de télévision de France 3 à la mer, mise en liquidation judiciaire personnelle entraînant son inéligibilité pour cinq ans le 14 décembre 1994, dans l'affaire du Crédit Lyonnais - un jugement du tribunal de commerce de Paris confirmé par la cour d'appel le 31 mars 1995 et sur lequel la Cour de cassation doit se prononcer le 9 juillet -, deux ans dont un ferme par le tribunal correctionnel de Valenciennes, le 15 mai 1995, dans l'affaire OM-VA (jugement allégé en appel le 28 novembre 1995 - deux ans dont huit mois ferme - et contre lequel Bernard Tapie s'est pourvu en cassation), dix-huit mois dont six ferme pour fraude fiscale et trente mois avec sursis et dix ans d'interdiction de gérer pour banqueroute et abus de biens sociaux le 31 mai dernier dans l'affaire du Phocéa (l'appel du jugement est en cours d'examen). Dans le même dossier Testut, Elie Fellous, ancien bras droit de Bernard Tapie, a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, 200.000 F d'amende et cinq ans d'interdiction de gérer ; Bruno Flocco, ancien directeur général de Testut, à un an avec sursis et 50.000 F d'amende, Michel Gallot, ancien président de la Société de Banque Occidentale, et Bernard Gachet, conseiller juridique de Bernard Tapie Finance (BTF) à six mois avec sursis et 50.000 F d'amende. Alain Soury, ancien adjoint d'Edie Fellous, a été relaxé. Philippe Flamand (avec AFP)
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