La Française des Jeux fête ce mois-ci ses cinq ans de mécénat sportif : depuis janvier 1991, dans le cadre du « Challenge du mois », elle décerne une bourse de 50.000 francs à un champion en devenir. Une action menée jusqu'à maintenant dans la plus grande discrétion - les athlètes récompensés sont les premiers surpris - et dont la FDJ commence tout juste à se prévaloir. « Cette opération n'a pas de but publicitaire, explique Laurent Lorenzi, le responsable du mécénat à la FDJ. Si nous avions communiqué dès le début, il aurait pu y avoir un doute sur nos motivations réelles. Avec plus de cent athlètes récompensés, nous avons maintenant fait la preuve de notre bonne foi. Il est temps d'en parler, au moins pour donner l'exemple et peut-être susciter d'autres vocations... » «Une dimension humaine» La conversion de la FDJ au mécénat sportif s'est faite à la suite d'une « réflexion générale sur le rôle d'une entreprise ». « Nous avions la volonté de participer aux grands débats de société, reprend Lorenzi. Pourquoi le sport ? Nous étions déjà les premiers bailleurs de fonds du mouvement sportif par le biais du Fonds national de développement du sport, auquel nous reversons annuellement près de 700 millions de francs, soit 90 % de ses ressources. La société a voulu donner une dimension humaine à cet engagement ». D'où la création du « Challenge du mois », conçu pour récompenser des athlètes, souvent jeunes. La particularité de cette opération tient au choix d'athlètes aux ressources modestes. « Nous étudions les dossiers, et s'il ne s'agit pas de changer une situation sociale, nous voulons permettre à celui qui est récompensé de trouver une certaine sérénité qui peut favoriser sa progression... » Les premiers sportifs récompensés furent Stéphane Diagana (athlétisme) et Carole Ferriou (tir à l'arc). « Le fait d'être soutenus au moment délicat où les premiers résultats arrivent assure à ces athlètes une certaine liberté par rapport aux sponsors », estime Lorenzi. La création d'une fondation d'entreprise en 1993 et l'arrivée récente à la tête de la société de Bertrand de Gallé, qui souhaitait voir les actions de mécénat se tourner aussi vers le sport de masse, ont entraîné une diversification des actions de la FDJ : les opérations « Pas de quartier pour la dope », destinées aux jeunes, ont fait appel au sport sur le thème « Ensemble, jouons le sport contre la drogue ». Quant à l'opération « Challenge du mois », elle passe à la vitesse supérieure : d'ici les JO d'Atlanta, trois sportifs issus des disciplines olympiques seront aidés chaque mois. La Française des Jeux pourra donc se prévaloir d'avoir contribué aux médailles françaises à Atlanta. Ce qui ne fera pas de mal à une image écornée par quelques affaires récentes... Jean-Michel BROCHEN

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:08

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