L'Inspection générale donne un satisfecit aux collèges

Alors que les examens viennent de sanctionner ou de récompenser candidats bacheliers et étudiants, l'institution Education nationale vient elle aussi de recevoir son appréciation annuelle sous forme de deux rapports d'audit de l'Inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) et de l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale (IGAEN). Rénovation pédagogique des collèges, absentéisme des lycéens, pauvreté en milieu scolaire ou fonds de réserve des universités, les quelque deux cents inspecteurs ont passé au crible le fonctionnement de l'institution, résumant leurs conclusions (synthèse de nombreux rapports commandés par le ministère pour l'année 1994-1995) en deux volumineux dossiers de sept cents pages pour l'IGEN et trois cents pages pour l'IGAEN, publiés par la Documentation française. En tête des préoccupations de cette inspection figure l'inquiétude exprimée au regard de la pauvreté de certaines familles, qui semble aller en s'amplifiant. Principale manifestation de cette paupérisation, le recul sensible du nombre d'élèves qui fréquentent les cantines, les parents ne pouvant plus en assumer les frais. Le doyen Xavier Darcos a insisté, à cet égard, sur la nécessité de repenser entièrement l'aide sociale. Plutôt enclins à traquer les failles du système, les inspecteurs de l'IGEN ont néanmoins relevé plusieurs évolutions positives dans le fonctionnement actuel de l'Education nationale, à commencer par le succès de la formation des maîtres quatre ans après la création des IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). Ces instituts « semblent parfaitement assurer leur mission », souligne le rapport. En ce qui concerne le secondaire, certains dossiers ont évolué depuis la date de réalisation de cet audit et les observations qui s'y rapportent sont « dépassées », par exemple sur le dossier de la rénovation des collèges. L'inspection se félicite néanmoins que les enseignants se soient rapprochés de leur élèves, notamment en intégrant mieux les différences de niveau des enfants grâce à la rénovation pédagogique de ces établissements. Elle se félicite du rapprochement de l'enseignement technologique et professionnel avec le monde de l'entreprise qui, selon elle, approuve largement le contenu des diplômes professionnels. Mais elle se dit préoccupée quant aux modes d'apprentissage les plus élémentaires, comme le travail de mémoire, qui semblent de « plus en plus négligés ». L'absentéisme des élèves se trouve également au coeur des préoccupations des inspecteurs. Un absentéisme qui apparaît comme « relativement soutenu », en particulier dans les lycées professionnels où il atteint parfois 17 %, et qui semble « trs lié à la conscience que l'élève a de ses chances de réussite », note l'inspection, qui appelle la communauté éducative à lutter contre ce phénomène « car il est le symptôme du maintien de disparités sociales fortes à l'intérieur du système éducatif ». G. L. S.
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