Les Américains associent la confiserie à la santé

Les Etats-Unis absorbent le quart des innovations alimentaires élaborées chaque année dans le monde, loin devant l'Europe (l'Allemagne arrive en deuxième position avec 13 % des nouveautés) ou le Japon (12 %). Avec un goût nettement prononcé pour les aliments sucrés. Ainsi sur les quatre marchés les plus innovants d'outre-Atlantique, trois portent sur la création de produits sucrés. En tête, la confiserie, qui met sur le marché près d'un produit nouveau sur cinq (tous secteurs confondus), suivie des boissons rafraîchissantes sans alcool. Au plan mondial, ce secteur de l'agroalimentaire se classe à la quatrième place du palmarès de l'innovation. Pour autant, ce penchant naturel des Américains pour la gourmandise, souvent synonyme d'obésité, ne reflète que partiellement la tendance de fond enregistrée également dans les autres pays. Selon Xavier Terlet, spécialiste en veille marketing, le « goût pour le sucré est associé à la notion de plaisir. Mais, de plus en plus, les sucres sont de synthèse et les produits de crèmerie allégés. Si l'on pouvait comparer deux yaourts sucrés ou deux boissons, à dix ans d'intervalle, on noterait que le goût actuel est moins sucré. La volonté d'agir sur la santé à conduit l'allégé (en sucre et en graisse) à devenir un standard. Parce que c'est une tendance de fond, c'est donc moins un argument marketing, ce qui pousse certains à dire que le marché des allégés est fini ». Besoin de forme-énergie et non de plaisir Hypocrisie de la part des services marketing ou fausse mauvaise conscience de la part des consommateurs ? L'enquête de Xavier Terlet révèle que les confiseries sont de plus en plus associées au besoin de forme-énergie et non au plaisir. L'adulte mangerait un bonbon pour une raison fonctionnelle (y trouver des vitamines C ou du magnésium) et non par gourmandise ! Le succès du sucré se retrouve également dans le « snacking » ou grignotage d'aliments conditionnés en mini-portions. Importée des Etats-Unis, cette mode (sucrée ou salée) se développe en Europe, et notamment en France (les Pik Croq, de Bel, les Mini-Knacki, de Herta, les Petits Filous à glacer, de Yoplait...). Des produits qui répondent au besoin d'utilisation pratique, de convivialité, voire d'exotisme, que réclament aujourd'hui les consommateurs. G. L. S. Pour en savoir plus, et voir in situ les principales innovations alimentaires dans le monde, rendez-vous à la dix-septième édition du Sial (Salon international de l'alimentation), qui présentera, du 20 au 24 octobre 1996 au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, « Les deux cents mouvements qui vont marquer l'agroalimentaire de demain ».
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