Les films français talonnent les productions américaines

En présentant, au dernier festival de Cannes, le bilan du cinéma en France pour l'année précédente, Dominique Wallon, alors directeur général du Centre national de la cinématographie (CNC), formulait un voeu : « Il faut rétablir la part de marché du film rançais à 35 %. » En regard des 27,8 % auxquels plafonnait le film français en 1994, ce souhait menaçait d'être un voeu pieux. Or, en septembre de l'année dernière, les 35 % étaient conquis. Il se pourrait bien que ce score magique grimpe encore pour avoisner les 40 %. Les statistiques du mois d'octobre, dernières en date comptabilisées, viennent à l'appui de cette prévision : les films français talonnent les films américains avec 46 % de parts de marché contre 48 % pour les productions hollywoodiennes. Le nombre des entrées suit lui aussi cette courbe optimiste, quelques 128 millions de spectateurs ont franchi le seuil des salles de cinéma alors qu'en 1994 leur nombre n'atteignait que 124,5 millions. Cet élan est confirmé par la semaine record du 27 décembre au 2 janvier pendant laquelle plus d'un million d'entrées ont été enregistrées sur Paris-périphérie. Une progression de 9,1 % sur la semaine correspondante de 1994-1995 et un chiffre que l'on ne retrouve qu'en 1990. Si les Français ont été plus assidus au cinéma, ils n'y sont pas entrés au hasard. Quinze films ont eu leur préférence (voir tableau), choix qui met en évidence un regain d'intérêt pour le film français, qui prend sept places à égalité avec les films américains, mais indique aussi un goût pour la comédie puisque sur les sept films français plébiscités quatre appartiennent à ce genre. Une tendance que le succès des Visiteurs d'Alain Poiré en 1993 suggérait déjà. Le bonheur est dans le pré d'Etienne Chatiliez et les Trois Frères des Inconnus qui figurent dans ce tableau sont sortis en décembre. Leur performance laisse présager d'une carrière qui pourrait atteindre et même dépasser les 3 millions d'entrées. « Un Indien dans la ville » cartonne Il convient de mettre à l'actif de l'année 1995 le boum d' Un Indien dans la ville d'Hervé Palud que sa sortie en décembre 1994 exclut du box-office et qui totalise actuellement 8 millions d'entrées. Ces signes encourageants demandent à être soutenus. Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture, a réuni, le 7 novembre, une quarantaine de professionnels du cinéma ainsi que des diffuseurs afin d'évoquer leurs principales préoccupations. A l'issue de ce séminaire, il a été décidé la création de sept commissions de réflexion sur l'accroissement de l'aide au développement, l'augmentation des fonds propres des producteurs indépendants, la réforme de l'avance sur recettes, l'exportation, l'ouverture de la publicité télévisuelle au cinéma, l'aménagement des délais vidéo, la modification des procédures d'agrément. Marc Tessier, nouveau directeur général du CNC, a été chargé de soumettre des listes de noms au ministre pour la composition des dites commissions. Une nouvelle réunion en novembre 1996 permettra de faire le point. SOPHIE CHEMINEAU
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