Eternel féminin

Femmes françaises, vous voici aujourd'hui en face de vos responsabilités : vos maris se sont battus et ont vaincu à Poitiers pour arrêter l'invasion sarrasine. Mais leur sacrifice aura été vain si vous continuez à refuser de faire votre part du travail. Car « l'intégration des flux migratoires à venir sera d'autant plus difficile qu'il y aura de moins en moins d'enfants autochtones dans les écoles ». Vous avez compris, il faut faire des bébés, non seulement parce que c'est votre « vocation millénaire », non seulement parce qu'il faut des futurs cotisants pour payer les futurs retraités, non seulement parce qu'ainsi occupées vous libérerez des emplois pour les hommes mais, en plus, parce qu'il faut aussi contenir l'invasion immigrée. Non, ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui s'est encore livré à une de ses facéties obsessionnelles favorites. C'est Jean-Pierre Chevènement, le meilleur pote de gauche de Saddam Hussein, qui lançait cet appel poignant à tous les ventres encore féconds de la Mère Patrie. Et « pour que la France ne se suicide pas par dénatalité », l'ex-fondateur de l'aile gauchisante de la SFIO a choisi d'unir ses forces à celles du vicomte chouan, âme du célèbre combat pour les valeurs de la France éternelle. En compagnie de Pierre Méhaignerie, Pierre Messmer, Jean Foyer et quelques autres experts en fécondité, ils ont entrepris de réveiller la conscience civique des mères potentielles pour qui ils réclament « une politique familiale volontariste favorisant le mariage et la constitution de familles stables ». Le choix est donc clairement posé : les berceaux ou le déclin. C'est bizarre, mais ça nous rappelle quelque chose. ça par exemple : « Parce qu'enivrée d'elle-même, éprise d'action directe, d'ambition personnelle, la femme a peu à peu été détournée de son rôle éternel. Parce qu'elle n'a pu transmettre à ses fils la flamme qu'au plus profond d'elle-même elle n'entretenait plus, la femme française porte aujourd'hui dans la défaite sa lourde part de responsabilité. » C'était écrit dans « Candide » en octobre 1941. Cela ne nous rajeunit pas. KATHLEEN EVIN
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