L'OM se jette dans les pieds d'Adidas

En désignant hier matin le groupe allemand d'équipements sportifs Adidas comme repreneur du club de football l'Olympique de Marseille (qui remonte en 1re division), Jean-Claude Gaudin a mis fin à un suspense qui durait depuis plusieurs semaines. Le choix du groupe représenté par Robert Louis-Dreyfus, PDG de l'entreprise, n'a pourtant pas été facile. Selon le maire de Marseille, « les diverses propositions étaient sérieuses et faites par des gens responsables ». Les trois dossiers déposés (IMG McOrmack, Tati et Adidas) répondaient tous aux conditions imposées par la municipalité. A savoir, le remboursement aux collectivités locales des 20 millions de francs versés dans le capital, un engagement sur cinq ans, et un budget de fonctionnement d'un minimum de 120 millions de francs. Adidas reprend donc les 51 % de capital, détenus depuis un an jour pour jour dans la société d'économie mixte OM par la ville de Marseille (17 millions de francs) et le conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur (3 millions de francs). Le club sera désormais géré par une société anonyme à objet sportif (SAOS), constituée uniquement par des actionnaires privés. L'équipementier allemand rejoint un pool japonais, Alcom (6,6 millions de francs), Radio Monte-Carlo (1,5 million de francs), la Société européenne de magazines (1 million de francs), Axa Assurance Sud-Est (300.000 francs), le cabinet de courtage marseillais Brenet Nicolaï (200.000 francs) et l'OM Association (400.000 francs). OM, vecteur d'images et facteur d'intégration Selon Jean-Claude Gaudin, le repreneur et la municipalité travaillent à « la recherche de formules partenariales pour les décisions importantes ». Il n'est pas question dans l'esprit du maire et ministre de l'Aménagement du territoire, après avoir redressé le club, de ne pas conserver un droit de regard sur l'un de ses principaux vecteurs d'images. Avec son premier adjoint, Renaud Muselier, il a obtenu d'Adidas que le directeur général de la SEM OM, Jean-Michel Roussier, et l'entraîneur, Gérard Gili, conservent leurs attributions pour au moins une saison. Mais tout n'est pas encore réglé pour autant. Le repreneur devra s'attaquer à trois gros problèmes. D'abord, la mise à l'écart du japonais Misuno, devenue nécessaire. Engagé par contrat jusqu'en 1999 pour fournir l'équipement de l'Olympique de Marseille, Misuno devra s'écarter au profit d'Adidas, qui entend bien que son équipe porte ses couleurs (le repreneur prévoit une enveloppe de 75 millions de francs pour habiller les joueurs). Un dédommagement pour rupture de contrat serait à l'ordre du jour. Ensuite, Adi-das devra préciser le montant du budget de fonctionnement de l'OM. Hier matin, le silence était total sur les montants promis par le repreneur. « Il faut faire de l'OM une équipe capable de retrouver un premier rôle, et de disputer très vite une coupe d'Europe. Ceci nécessite une mise de fonds très importante dès cette année », prévient Jean-Claude Gaudin. Adidas devrait emmener dans ses bagages quelques entreprises dont des sociétés régionales. Enfin, le groupe allemand devra s'entendre et renégocier avec les partenaires actuels de l'Olympique de Marseille (Speedy, TAT France Régions, Parmalat, Mobile Oil, San Marina et Misuno) qui ont apporté l'an dernier 7,5 millions de francs au club. FRÉDÉRIC DUBESSY, À MARSEILLE
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