"Coup de bluff politique" du président d'Eurotunnel

Les exigences du président d'Eurotunnel, Jacques Gounon, face à ses créanciers ne manquent pas d'audace : division par trois de la dette de 9 milliards, mais sans diluer les actionnaires, et donc par abandon de créance. Sinon ? C'est le dépôt de bilan en 2007, assure-t-il. A un peu plus d'un mois de l'assemblée générale, le radicalisme de cette posture ne peut qu'apaiser, un temps au moins, des actionnaires capables - ils l'ont montré l'an dernier - de faire la révolution et amenés le 17 juin à confirmer par vote les prérogatives de Jacques Gounon à la présidence du conseil d'administration. Celui-ci ne s'en est pas caché devant la presse britannique, invitée à une conférence téléphonique dans l'après-midi du mardi 26 avril. "Vous devez comprendre que certains actionnaires sont prêts à aller jusqu'à la faillite plutôt que d'accepter une dilution", a-t-il expliqué à des journalistes britanniques médusés. Il a admis que cette tactique faisait toutefois partie d'un "coup de bluff politique", non seulement à destination des créanciers, mais aussi des Etats français et britannique. Dans la perspective tangible d'une faillite, les deux gouvernements "devront choisir entre les créanciers ou les 800.000 actionnaires", a noté Jacques Gounon. "Pour cette raison, les gouvernements ne voudront pas se trouver dans cette position", a-t-il conclu. Anne-Sylvaine Chassany
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