Mauvais coup de téléphone en Australie

Imagine-t-on France Télécom annoncer des milliers de suppressions de postes quelques semaines après sa privatisation ? C'est ce que vient de faire son alter ego australien. Telstra, dont l'État australien détient encore 51,8 %, a présenté à Sydney son plan directeur pour les cinq prochaines années, au cours d'une séance marathon de six heures. Son directeur général, Sol Trujillo (ancien directeur général d'Orange, activité mobile de France Télécom), a annoncé un plan de licenciement de 12.000 personnes d'ici à 2010 et une diminution des dividendes versés aux actionnaires dans les trois prochaines années. L'action a du coup plongé à son plus bas niveau depuis deux ans, pendant que plus de 160 millions de titres changeaient de mains. Un record pour la place boursière australienne. Certes, le renvoi d'un cinquième du personnel de la compagnie a été accueilli en partie avec fatalisme. "Telstra a déjà licencié 40.000 personnes depuis 1996", rappelle un syndicaliste, pendant que le Premier ministre, John Howard, a estimé que "la bonne santé économique actuelle de l'Australie devrait permettre aux personnes concernées de retrouver rapidement un emploi". Il a pourtant modérément apprécié, comme l'ensemble de la classe politique, de devoir être mis devant le fait accompli, deux mois à peine après que le Parlement eut autorisé la privatisation de Telstra. Olivier Casl
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