Toubon sous le feu des attaques socialistes

Le garde des Sceaux, Jacques Toubon, a tenté hier après-midi, au Club de la presse d'Europe I, de contre-attaquer sur le terrain des affaires après les violentes mises en cause dont il a fait l'objet de la part des socialistes tout au long du week-end. S'affirmant comme un ministre de la Justice « respectueux de la loi et de la personne humaine », il a réaffirmé son refus de voir coupé le lien entre le gouvernement et le parquet « qui défend au mieux les intérêts de la société ». Il a ensuite estimé qu'aujourd'hui « la justice en France est organisée pour être indépendante », en soulignant qu'il s'était donné pour règle de ne jamais faire pression sur le parquet pour empêcher des poursuites. Une ligne de conduite qu'il affirme avoir respectée dans l'affaire du logement du fils de Jean Tibéri. Samedi le parquet de Paris avait décidé de ne donner « aucune sui-te » à ce dossier, rappelant dans un communiqué que les conditions du logement du fils Tibéri dans un appartement de l'office HLM de Paris avaient déjà été examinées et qu'au terme d'une « analyse approfondie des textes et de la jurisprudence » il était apparu que le délit de prise illégale d'intérêt n'était pas constitué. Le parquet de Paris soulignait également que « les dépenses occasionnées pour la remise en état du logement » ne pouvaient constituer en soi une infraction de prise illégale d'intérêt et qu'en tout état de cause elles étaient prescrites car réalisées depuis plus de trois ans. « Le procureur a jugé en droit », a souligné Jacques Toubon, ajoutant que la justice n'était « ni l'instrument d'une politique, ni d'une morale ». Cette décision a pour-tant suscité de très vives réactions notamment au Parti so- cialiste réuni en convention nationale sur la démocratie à la Cité des sciences de la Villette, à Paris. Garde des siens et non plus des Sceaux Samedi soir Martine Aubry accusait le ministre de la Justice d'être « le ministre de ses amis », tandis que Jack Lang voyait en lui « le verrouilleur professionnel de la place Vendôme ». Hier le premier secrétaire du PS, Lionel Jospin, est monté au créneau pour affirmer que Jacques Toubon « n'est plus le garde des Sceaux, mais le garde des siens », et comparer le ministre de l'Intérieur à un « ministre des protections internes au RPR ». Lionel Jospin faisait allusion au refus des policiers d'assister le juge Halphen jeudi dernier lors de la perquisition menée chez le maire de Paris. Vendredi, le directeur de la PJ parisienne reconnaissait avoir donné l'ordre aux policiers de refuser d'accompagner le magistrat, pour des motifs techniques et sans en avoir référé à sa hiérarchie. Jacques Toubon a pour sa part refusé de prendre partie sur ce point, renvoyant à la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris, tandis que le député RPR des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, estimait que le comportement du directeur de la PJ parisienne était « complètement illégal » et qu'il appartenait au gouvernement de « prendre sa responsabilité ». Philippe Flamand
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