Tournis

Tandis que les Français, devoir civique accompli, s'apprêtent à couper le son et l'image jusqu'en septembre, le monde politique semble, lui, saisi d'un étrange mouvement brownien. Dans la majorité, les socialistes n'ont pas attendu longtemps pour accuser le gouvernement de vouloir chausser, sans le dire, les bottes encore tièdes d'Alain Juppé. Au point que, tournés sur leur gauche, les communistes protestent officiellement contre une « surenchère » qui les oblige à durcir, plus qu'ils ne le voudraient, leurs propres critiques. Dans l'opposition, à l'inverse, on ne parle que d'union et de recomposition. Mais les marges de celles-ci varient si vite que l'on ne sait toujours pas si ce sont les balladuriens qui en feront partie, ou bien les lepénistes. Etrange période, décidément, où aux éclats de voix de la « majorité plurielle » répondent les invectives d'une « opposition diverse ». De quoi avoir bizarrement envie de se raccrocher à une pensée qui, elle, Dieu merci, reste « unique », de quelque côté que l'on se situe.
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