Obligations françaises : une année faste

A l'exception d'une brève tension en mars et octobre derniers, les taux longs français n'ont cessé de baisser en 1995. Mais toutes les Sicav obligataires long terme n'en ont pas profité dans les mêmes proportions. A cela deux raisons. La première repose sur le strict respect des ratios prudentiels assignés aux Sicav qui interdisent aux gérants de sortir de la fourchette de sensibilité consignée dans leurs notice d'information. La seconde est d'ordre plus conjoncturelle. La repentification de la courbe des taux s'est, en effet, opérée en deux étapes. Les maturités courtes et moyennes (trois à sept ans) ont baissé les premières, et de façon marquée durant le premier semestre (de 8 % à 6,5 %). Les maturités longues (sept-dix ans) ont baissé de façon linéaire tout au long de l'année (8,2 % à 6,7 %), avec néanmoins une nette accélération à partir d'octobre dernier. Bref, pour figurer dans le palmarès 1995, il suffisait d'être fortement « sensibilisé » (dans la limite des fourchettes autorisées), et cela depuis le début de l'année. Pour figurer en très bonne place, il fallait, de plus, mener une politique agressive sur la partie courte de la courbe des taux durant le premier semestre 1995. Les bonnes surprises. Reflex Première, de la Scaf, est l'une des rares Sicav de ce compartiment a avoir suivi cette voie avec succès. Sa « pole position » démontre, plus que les produits indiciels (Partner Obligations 2002, Primance, etc.) ou à objectifs (Indosuez Horizon 30), qu'il était possible de prendre l'ascendant sur la conjoncture si l'on avait des convictions suffisamment fortes sur l'évolution des taux d'intérêt. Mais il est vrai que cette Sicav dispose d'une marge de manoeuvre peu commune dans ce compartiment. Autre bonne surprise : Fructi-Première qui dame le pion à la plupart des Sicav indicielles grâce à une sensibilité élevée (autour de 6) et une gestion active de la partie courte de la courbe des taux jusqu'en septebre dernier. Mais l'exemple demeure isolé car la majorité des Sicav de ce compartiment ont préféré se cantonner à une fourchette de sensibilité plus faible (2 à 4), ce qui les préservait du risque de contre-pied durant l'année sans pour autant les priver d'une place dans le premier tiers du classement. Un premier tiers dont semble curieusement se contenter le plus grand nom- bre, s'évertuant surtout à faire mieux que la moyenne de la catégorie (+ 14 %), le benchmark, plutôt qu'une année exceptionnelle... Pas question pour autant de jeter l'anathème sur l'ensemble de compartiment car il regroupe des Sicav ne partageant souvent comme seul point commun que le fait d'être investies en obligations françaises. Or la taille, les frais de gestion et le type de clientèle jouent aussi un rôle déterminant dans la constitution du résultat. Un bon point, par conséquent, pour Oblifutur, du Crédit Agricole, dont la taille ne facilite guère les changements de cap rapides (4,3 milliards) qui fait mieux que la Sicav quantitative Indosuez OAT. Déception, en revanche, pour Unipremière et Reval, qui dégage un résultat inférieur à la moyenne de la catégorie, alors qu'à l'inverse de bon nombre de ses concurrentes elle n'a subi que peu de retrait cette année.
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