Moselle : agir en complément

Micro Compact Car, Massey Ferguson, Katoen Natie (logistique), Honsel (fonderie automobile), Cedec (céramique) : le conseil général de la Moselle peut revendiquer sa part dans la réalisation des principaux investissements étrangers de ce département au cours de ces trois dernières années. La conférence organisée à l'Espace Moselle de Bruxelles en 1993 pour vanter les atouts logistiques du département a « accéléré le dossier de Massey-Ferguson pour l'implantation de son centre de distribution franco-allemand à Ennery. Et cette manifestation n'a sans doute pas échappé à l'attention du belge Katoen Natie, installé à présent à côté de Solvay à Sarralbe ainsi qu'à Farebersviller », estime Olivier Gille, directeur des affaires économiques et européennes au conseil général. L'importance des entreprises étrangères pour le département n'est plus à démontrer : selon une étude de la Banque de France, la Moselle concentre depuis 1989 les deux tiers des investissements étrangers en Lorraine, région elle-même systématiquement présente dans le trio de tête français sur ce chapitre. Le poids des entreprises allemandes explique et justifie la présence de deux représentants permanents du comité départemental d'expansion (Capem) à Stuttgart et Dusseldorf. Influent dans la prospection, le département estime son rôle « plus marginal » dans le dispositif d'aide. Pour Olivier Gille, « le conseil général apporte un complément aux aides de l'Etat (dont la prime à l'aménagement du territoire, principal instrument de soutien) et de la région Lorraine, de sorte que l'aide globale approche les plafonds autorisés ». En veillant à ne pas franchir la ligne rouge de 17 % (sur une majeure partie du département) ou de 25 % (dans le bassin sidérurgique et ferrifère) : la Commission de Bruxelles n'a pas dépassé le stade de la demande d'informations sur quelques dossiers. Le budget des aides confirme le rôle de complément : le conseil général y consacre chaque année 10 millions de francs, sept fois moins que le fonds d'industrialisation spécifique au seul bassin houiller, et autant que le budget de fonctionnement du Capem. La Smart a par contre suscité une enveloppe proportionnelle au caractère exceptionnel du projet : 42,5 millions de francs, répartis en 25,1 millions d'aide aux investissements immobiliers de MCC et de ses cotraitants, et 17,4 millions au titre de l'abaissement du prix de vente du terrain (soit une aide de 26,18 francs par mètre carré). Destinée à attirer les grands projets de groupes qui hésitent entre plusieurs pays, la politique des mégazones de 100 hectares fait entrer le conseil général dans une nouvelle dimension. L'acquisition foncière et l'aménagement de chaque zone (plate-formage, raccordement aux sources d'énergie, assainissement des terrains) représentera 100 millions de francs. Sur la base d'une étude menée par les bureaux Béture et Sefiba, le choix du conseil général s'est porté sur deux sites en décembre dernier : Illange, près de Thionville, et Farebersiller dans le bassin houiller. « L'enveloppe de 200 millions de francs se répartira vraisemblablement sur de longues années. Il faut attendre que l'investisseur se décide puis qu'il progresse dans la construction de ses bâtiments », indique Olivier Gille. Christian Robischon, à Metz
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