Transparence financière : les français ne montrent pas l'exemple

Paradoxe : de plus en plus de services documentaires de grands groupes ont mis en place des services de veille financière pour analyser les comptes des concurrents. Et ils sont de moins en moins enclins à communiquer les informations qu'ils cherchent ! Un rapport sur l'information financière en 1995 vient d'être publié par cinq cabinets d'audit et de conseil (1). Leur constat est sévère : l'information financière donnée dans leurs rapports annuels par les 100 premiers groupes français est jugée très professionnelle dans seulement un quart des cas. Seulement 25 groupes apportent le plus grand soin à la présentation des chiffres clés, et donnent des informations sectorielles détaillées qui se réconcilient aisément avec le bilan et le compte de résultat consolidé. En revanche, certains thèmes sont trop rarement développés : l'analyse des principaux risques, l'évolution des marchés, la politique en matière d'environnement, la recherche et le développement. Les informations concernant les risques de taux et de change restent aussi insuffisantes. En ce qui concerne l'actionnariat, les auteurs soulignent qu'ils préfèrent des chiffres sur les droits de vote des différents actionnaires, plutôt qu'un pourcentage donnant leur part dans le capital, mais ne reflétant pas nécessairement leur influence. Les comptes sociaux complets, encore trop fréquents, alourdissent inutilement les publications, et le rapport de gestion se contente trop sou- vent de commentaires formels sur les comptes. Enfin, les délais de publication continuent de se réduire : 38 entreprises arrêtent leurs comptes consolidés dans un délai inférieur à 90 jours, 85 dans un délai inférieur à 120 jours. L'entreprise la plus rapide publie ses résultats audités dans les 38 jours. Le nom- bre de groupes faisant référence aux normes comptables internationales ou américaines est stable, à 28. La présentation du compte de résultat reste hété- rogène, avec notamment une absence d'harmonie dans les critères de distinction entre résul- tat courant et résultat exceptionnel. Dernière critique : la communication pour les actionnaires individuels a encore des progrès à faire. Les auteurs estiment ainsi qu'il faut généraliser la pratique d'une dizaine de pages d'informations, compréhensibles par les non-spécialistes au lieu de les noyer. (1) Cauvin Angleys Saint-Pierre, Deloitte Touche Tohmatsu, Ernst and Young Audit, Groupe Chaussumier Conseil, et Mazars et Guérard.
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