Pas de répit pour les PME high-tech

Par latribune.fr  |   |  492  mots
Chez Cristal Laser, une PME spécialisée dans la production de cristaux intégrés dans les lasers (2,1 millions de francs de chiffre d'affaires), on ne ferme pas pendant l'été. Les sept salariés prennent leurs vacances à tour de rôle, assurant une présence continue dans chacun des services (croissance des cristaux, usinage, commercial et administration). L'accès aux visiteurs de cette entreprise, qui évolue sur un secteur hautement tech- nologique, est pour le moins limité. Trop souvent les jeunes PME de l'univers technologique ne se méfient pas suffisamment, et la période estivale est encore plus propice à l'espionnage industriel, avec moins de permanents sur place. « Les éventuels espions, on les voit venir », assure Dominique Lupinski, son PDG. Les clients, mais aussi les concurrents de l'entreprise, sont essentiellement américains et chinois. En cas de visites de banquiers ou de représentants de sociétés, elle a la possibilité de demander une recherche de profil par la DST, procédé qu'elle n'a pas encore utilisé. L'indiscrétion des stagiaires. De toute façon, la vigilance s'impose toute l'année. « Le personnel de la production est parfois obligé de venir le week-end pour surveiller les étapes de production - le processus est continu sur trois mois à raison de vingt-quatre heures sur vingt-quatre -, leurs interventions, aléatoires, assurent une surveillance naturelle », poursuit Dominique Lupinski. Evidemment, l'entreprise est également protégée par un système de surveillance sophistiqué, mais le responsable de l'entreprise préfère rester discret sur le sujet. Mots de passe pour l'accès aux ordinateurs afin de parer l'espionnage industriel, et surtout télésurveillance pour lutter contre le vandalisme, particulièrement redouté, tels sont les systèmes adoptés par l'entreprise 01dB, spécialisée dans l'acoustique numérique. Cette dernière a véritablement intégré la sécurité dans sa stratégie globale. « Notre valeur ajoutée réside dans le software stocké sur des disques durs et l'information doit être protégée à la fois en interne par la sauvegarde et en externe », explique Patrick Luquet, PDG de cette PME de 27 salariés au chiffre d'affaires de 25 millions de francs. Outre les investissements réalisés dans les techniques de sécurité, une permanence est là aussi assurée sur place, en particulier par les ingénieurs de la production. Si les PME arrivent physiquement à limiter leur accès aux personnes extérieures, nombre d'entre elles redoutent, en particulier l'été, l'indiscrétion des stagiaires. Au sein de ces deux entreprises, on considère ce risque comme minime : « Tout est morcelé et les stagiaires n'ont accès qu'à une partie de l'information, poursuit Patrick Luquet. Bien sûr, un stagiaire brillant peut parvenir à violer le système de sécurité mais il n'y a pas intérêt car le principal atout de l'entreprise, c'est son savoir-faire spécifique. » L'innovation constante ne constitue-t-elle pas l'une des meilleures armes ? G. L.