Autoroutes : payer à la volée

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Le système n'est pas des plus sophistiqués au niveau technologique, mais il présente l'immense avantage de fonctionner correctement et d'être relativement peu coûteux : Fast (Franchissement automatique sans temporisation) est un péage automatique sans arrêt du véhicule. Les automobilistes abonnés au service installent un badge sur leur pare-brise, lorsqu'ils arrivent à proximité du péage, une balise à hyperfréquences identifie le véhicule et vérifie dans la base de données qu'il est autorisé à passer. « Certes Fast oblige les automobilistes à réduire leur vitesse à 10 km/h maximum, s'excuse presque Pascal Degardin, responsable du service commercial des Autoroutes Paris-Normandie (A13), mais il est d'une grande fiabilité et très simple d'emploi. » En échange d'un abonnement de 6 francs par mois, les automobilistes n'ont plus à s'arrêter, à chercher de la monnaie, à baisser leur glaces avant de faire la queue. Le badge permet de faire l'économie de toutes ces manipulations et de recevoir une facture détaillée en fin de mois pour 6 francs. Du côté de la société d'exploitation qui a mis ce système en place dès 1991, l'investissement a essentiellement porté sur l'installation de balises, les liaisons pour le transfert des données à un centre de traitement et une application de base de données qui vérifie que le badge identifié est bien valide. « L'application a reçu un excellent accueil de la part de nos clients. Actuellement 13.000 véhicules sont équipés, mais nous pensons qu'il y en aura 60.000 à la fin du siècle. » Payer à 50 km/h. Prochain développement de la société d'autoroutes, un péage automatique à partir de novembre 1996 sur l'A14, entre Poissy-Orgeval et la Défense. Cette fois, l'objectif est d'autoriser un télépéage plus rapide (50 km/h) avec un système à double capteur. Autre développement sur l'A8, au niveau d'Antibes, où l'Inrets a expérimenté un système de mesure de file d'attente, de façon à réaffecter les postes de péage. Mais le problème du péage ne trouvera véritablement sa solution que lorsque des systèmes d'identification à la volée (sans ralentissement et sans nécessité d'emprunter un couloir de circulation spécifique) seront opérationnels. Toujours fondés sur la reconnaissance d'un signal émis par le véhicule, ces systèmes permettront par exemple de gérer plus facilement les péages à sections multiples. Au-delà des autoroutes, l'identification à la volée pourra trouver de nombreuses applications. C'est le cas, par exemple, à Singapour, où la circulation dans le quartier du centre, en raison d'un engorgement quasi permanent, est conditionnée au paiement d'un droit de passage. Les autorités de l'île Etat évaluent avec intérêt les développements en matière de paiement à la volée et en attendent beaucoup. Car l'objectif de ce genre de traitement est précisément de limiter le ralentissement des véhicules de façon que la circulation garde sa fluidité. Dans la même logique, les systèmes Coraly, dans la région lyonnaise, ou Sirius, en Ile-de-France, permettent de gérer les flux de circulation en jouant par exemple sur la synchronisation des feux tricolores. Mais, pour mener plus loin le concept de route intelligente, il sera indispensable de placer aussi de l'intelligence au sein des véhicules.