Trois questions à Pierre Miallot, PDG de Miallot Associés, premier cabinet d'intelligence économique en France

Pierre Miallot, PDG de Miallot ASSOCIÉS (*) « La Tribune ». - Où situez-vous le problème de la confidentialité de l'information ? Pierre Miallot. - Les quatre cinquièmes de l'information recherchée par les entreprises sont d'accès simple, sur les réseaux, dans la presse, dans les bulletins d'entreprises et autres rapports annuels. Le problème de confidentialité concerne à peu près 20 % de l'information, dont 15 % est semi-ouverte et s'obtient de manière informelle. 5 % seulement de l'information économique est réellement secrète et s'obtient par des moyens illégaux. Que devraient faire les entreprises françaises pour éviter d'être à la merci de la concurrence ? Il est reconnu que les entreprises françaises sont peu formées à la confidentialité. Non seulement elles n'exercent qu'une veille technologique limitée sur ce que font les autres, mais encore, faute de prudence, elles permettent un accès facile à leurs informations. Malgré les efforts déployés, notamment par la DST, pour les sensibiliser, elles restent peu vigilantes. Pourtant, elles sont dans l'oeil du cyclone. Nous vivons dans un contexte international de guerre économique intensive. Et les entreprises n'ont pas conscience que, chaque jour, elles srvent gratuitement leurs concurrents les plus directs. Un exemple : les rapports annuels. Ils sont tartinés d'informations souvent stratégiques. Ce n'est pas le cas en Allemagne, où les entreprises en disent le moins possible. Un seul défaut de confidentialité peut être un gain énorme pour l'adversaire. Si les grandes entreprises savent « noyer » leurs informations, il n'en va pas de même pour les PME-PMI qui sont évidemment plus vulnérables. La meilleure protection, c'est l'intelligence économique. Se priver d'une telle source revient à s'affaiblir. La vraie difficulté, c'est de la détecter dans un environnement complexe, de l'identifier, de la collecter et de la traiter. Lorsque l'innovation mise au point est importante, l'investissement vaut la peine. S'engager dans un processus de certification ne comporte-t-il pas un certain risque pour une entreprise ? Globalement, si ce n'est pas nécessaire, un processus de certification n'est pas un passage obligé. Outre le fait que cela peut occasionner un avantage commercial, l'intérêt est qu'il permet à l'entreprise de repenser sa stratégie globale. Je conseille aux entreprises de ne pas certifier si elles sont sur un marché peu structuré mais porteur, avec peu de barrières, comme c'est le cas en général des sociétés de services où les connaissances sont facilement accessibles. On n'empêchera cependant jamais de tricher ou de copier le voisin. La seule vraie question est d'avoir l'assurance que la société chargée de l'audit est digne de confiance. Propos recueillis par Y. de K. (*) Premier cabinet d'intelligence économique en France.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.