DOUZE CONSEILS POUR EVITER LA PARANOIA

1. Evitez d'avoir des habitudes trop marquées. Elles donnent des éléments d'informations qui permettent aux concurrents d'anticiper avec précision les actions mises en place. 2. Restez laconique face à des esprits curieux qui cherchent insidieusement à en savoir un peu plus sur vos recherches, vos produits, vos services ou vos finances. En France, beaucoup de paroles imprudentes ont fini par faire couler le navire. 3. N'hésitez pas à vous informer sur les actionnaires et les gros clients de votre banque avant de lui confier des renseignements sur votre stratégie financière. De même, cherchez à savoir qui sont les principaux clients de vos fournisseurs. Cela donne une idée du risque encouru si vous leur parlez trop. 4. Refusez les consultants qui ne vous présentent pas leur code de déontologie sur le champ lorsque vous le leur réclamez. 5. N'écrivez que le strict minimum dans la rédaction de vos rapports annuels. Les français ont tendance à en dire plus qu'il n'en faut sur la stratégie de l'entreprise et c'est une source non négligeable pour la concurrence. 6. Etablissez une rédaction claire du contrat avec les prestataires. Cela permet de surmonter bien des litiges. Certaines précisions constituent parfois des passages obligés, en premier lieu la confidentialité pendant l'étude et après l'étude (dans un laps de temps à définir). Cette confidentialité s'entend pour les produits finis mais aussi pour les informations primaires recueillies au cours de l'étude. 7. Devancez les intentions indiscrètes en maquillant les rapports confidentiels, par exemple en changeant certains termes, de façon à piéger et décourager les copieurs. 8. Déposer un brevet donne un droit d'exclusivité sur l'invention pendant un certain temps mais ne permet pas de garder la confidentialité. On peut cependant camoufler ses brevets en les déposant sous d'autres noms de sociétés ou encore déposer des brevets écrans pour miner le terrain et rendre la tâche plus difficile aux intéressés. Dans certains cas, le paravent naturel de la complexité technique de l'invention suffit. Sans compter le renouvellement fréquent des innovations, l'introduction rapide sur le marché, des prix bas. 9. Attention ! Verrouiller de manière systématique l'information et ne pas la diffuser peut inhiber un processus d'innovation, faire perdre un client, empêcher de détecter des nouveaux besoins du marché. Ne protéger que ce qui représente un avantage compétitif envié. 10. Faites le ménage sur votre bureau. Une importante partie de l'information est empruntée après la fermeture des bureaux ou pendant les pauses. Il est donc bon de faire comme on fait dans les sociétés américaines : détruire les papiers et ne rien laisser sur les plans de travail. 11. Utilisez les clauses d'exclusivité des études effectuées par des consultants pour éviter qu'elles ne servent à d'autres. 12. Prémunissez-vous contre les confidences de vos ex-collabora-teurs à leurs nouveaux employeurs. - En l'absence d'une clause de non-concurrence, le débauchage d'un salarié par un concurrent ne constitue pas une faute de concurrence déloyale sauf s'il y a volonté de désorganiser l'entreprise. Le manque de loyauté est attesté par les signes suivants : situation de concurrence quasi totale ; grande quantité de salariés débauchés ; technique utilisée pour débaucher ; recherche de confusion avec l'entreprise rivale. - En présence d'une clause de non-concurrence, le salarié qui quitte l'entreprise et son nouvel employeur sont responsables du préjudice. - Lorsqu'un cadre profite d'un savoir-faire acquis dans une entreprise pour monter sa propre société en reprenant à son compte les études effectuées en tant que salarié dans l'entreprise quittée, il encourt des poursuites pour concurrence parasitaire. Cette procédure est admise même dans le cas où un défaut volontaire d'originalité du produit imité rend l'action en contrefaçon nulle et non avenue. Y. de K. (*) Lire Bruno Martinet et Yves-Michel Marti : « l'Intelligence économique. Les yeux et les oreilles de l'entreprise ». Ed. d'Organisation, mars 1995.
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