Obligations internationales : une situation très contrastée

L'année 1995 est à marquer d'une pierre blanche pour les Sicav d'obligations internationales. Soutenues par une conjoncture mondiale porteuse sur le front des taux d'intérêt, la plupart ont effacé une bonne partie des pertes enregistrées l'année précédente. La Sicav MDM Oblig-Inter (Mutuelles du Mans) en est le meilleur exemple. Classée dernière en 1994 (- 18,8 %), la représentante des Mutuelles du Mans a refait l'essentiel de son retard grâce au maintien d'une politique agressive sur les marchés américain et japonais. L'événement est d'autant plus notable que cette Sicav n'est pas couverte contre le risque de change, ce qui l'a contraint à mener de front durant toute l'année une gestion taux-devises. Autre exemple : Mondoblig, de la BGP, pointée en avant-dernière position en 1994 (- 16,9 %) et qui retrouve l'équilibre en 1995 depuis sa reprise en main par Antoinette Willard, sa nouvelle gérante. Mais pas question d'aborder ce compartiment plus en détail sans préciser qu'il regroupe trois types de Sicav : celles qui se couvrent systématiquement contre le risque de change, celles qui ne se couvrent pas ou peu contre le risque de change et celles tenues contractuellement de détenir 50 % d'obligations en portefeuille. Dans les trois cas, les stratégies sont différentes et plus ou moins profitables selon la volatilité des taux, et surtout des devises. La palme aux « tricolores ». Les Sicav à forte coloration tricolore (50 % d'obligations françaises) remportent la palme en 1995 grâce à la détente des taux longs français. Mais encore fallait-il y croire et sensibiliser en conséquence le portefeuille. Mission accomplie de ce point de vue pour Indosuez Multiobligations et BIP Inter-Obligations (BIP) couvertes toutes les deux sur la partie internationale de leur portefeuille, ce qui a permis à leurs gérants de se consacrer entièrement à la recherche d'opportunités sur les taux. Une sérénité dont n'a pas bénéficié Valeurs Intérêts Placements, l'autre représentante de la BIP non couverte sur les changes. Les Sicav entièrement couvertes contre le risque change ne sont pas en reste. Soprane Oblig-Inter (Bacot-Allain) et Geobilys, de Sogesposte, se hissent, en effet, parmi l'élite grâce à un bon timing sur les taux américains et japonais. Un bon point en particulier pour Géobilys, seule Sicav grand public à figurer parmi l'élite de ce compartiment. La prédominance des produits couverts dans le premier tiers du classement en dit long sur la capacité des gérants français à mener de front une gestion taux-change. Déception, en revanche, pour les représentantes du groupe Axa, dont les gains réalisés sur la partie taux ne sont pas parvenus à compenser les revers enregistrés sur le change, et pour Uni-Obligations, de la banque Sanpaolo, à l'origine d'un parcours calamiteux l'an passé et incapable d'inverser la tendance dans un contexte pourtant très favorable aux produits obligataires. La situation est également contrastée sur le front des obligations européennes. CPR Gestion, qui est un peu passé à côté de son sujet sur la partie française, y réalise sa meilleure performance grâce à la Sicav Oblig-Europe. Autre bonne surprise : Ofima Europe, du groupe Ofivalmo, qui tire profit de sa bonne connaissance des marchés de taux européens.
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