Calme plat pour les Sicav d'obligations françaises

Le premier semestre ne restera pas dans les annales des Sicav d'obligations françaises, et cela même si aucune crainte majeure ne planait réellement sur le front des taux d'intérêt à long terme. La poursuite de la baisse des taux tricolores ne faisait en effet aucun doute dans l'esprit de la majorité des gérants, seuls son rythme et son ampleur différaient d'un établissement à l'autre. Le Crédit Lyonnais est, sans conteste, l'établissement gestionnaire qui s'est posé le moins de questions dans ce domaine en utilisant toute la panoplie d'outils disponibles pour profiter au maximum de la conjoncture. Slivarente, qui termine le semestre en tête de la catégorie (+ 5,43 %), a ainsi nettement privilégié la partie longue de la courbe des taux (15 ans à 30 ans) jusqu'à fin février. Elle s'est ensuite repliée avec un maximum de réussite sur des échéances plus courtes, ce qui lui a permis d'échapper à la brusque tension des taux français survenue fin mars dans le sillage de la remontée des taux américains. Partis de 5,9 % en janvier, les taux à dix ans tricolores sont en effet descendus jusqu'à 5,3 % à la mi-mars, avant de remonter brusquement jusqu'à 6 % fin avril. La morosité du marché français en avril et mai n'a cependant pas pénalisé Slivarente. La Sicav du Crédit Lyonnais s'est en effet rabattue pour les 10 % que lui autorisent ses statuts sur des obligations étrangères (allemandes et surtout américaines), qui lui ont permis de laisser passer l'orage et de revenir durant la période électorale sur le marché français par le biais des obligations convertibles. Le choix fut, là aussi, judicieux, et cela même si son gérant regrette d'avoir vendu un peu trop tôt ses convertibles. Il n'en demeure pas moins que le parcours de Slivarente est exemplaire car il est difficile de faire preuve de dynamisme avec un encours important (5,5 milliards de francs). Un bon point aussi pour Indosuez Horizon 30, très malmenée en avril mais qui parvient tout de même à figurer au tableau d'honneur (+ 4,5 %) malgré le manque d'appétit des investisseurs pour les échéances les plus longues (15-30 ans). Les assureurs. Car, et c'est le second élément clef de ce semestre, il fallait, outre le fait d'être très investi, se positionner sur la partie de la courbe des taux la plus demandée. Or, et le phénomène n'est pas nouveau, les principaux acteurs du marché obligataire ne sont autres que les assureurs, qui depuis de long mois recherchent les meilleurs rendements au moindre risque pour allouer les sommes versées par les particuliers sur les contrats d'assurance vie. L'intersection de ces deux critères se situe sur la partie 7-10 ans de la courbe, et ce sont donc, sans surprise, les Sicav spécialisées sur cette région qui occupent le devant de la scène. Un bon point dans ce domaine pour Indosuez OAT (+ 4,1 %), régulièrement présente dans les palmarès et qui n'a jamais raté une occasion de s'illustrer lorsque la conjoncture était porteuse sur sa plage d'activité. A signaler aussi la bonne performance de BFT CNO 7/10, qui confirme l'expertise de la Banque de Financement et de Trésorerie (filiale du Crédit Agricole) sur l'ensemble de la gestion de taux. Quelques beaux ratages tout de même, à commencer par Citi Réserve (Citibank). Avec un gain de 1,84 % sur six mois, cette Sicav classée dans la catégorie long terme (sans doute à tort) réussit l'exploit de battre le marché... monétaire. Sa médiocrité risque, hélas, de passer inaperçue en raison du faible écart séparant les meilleures Sicav des plus mauvaises. n
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