CAHIER PLACEMENTS

Mil neuf cent quatre-vingt-quinze n'est pas une année qui restera gravée dans la mémoire des épargnants français. Certes, le bilan est globalement positif. Mais les gains obtenus n'ont pas de quoi soulever l'euphorie... sauf pour ceux qui ont investi exclusivement en produits obligataires et en valeurs américaines ou suisses, autrement dit une minorité. Avec un gain moyen de quelque 30 % (en francs français), les valeurs suisses sont incontestablement celles qui ont enrichi le plus les investisseurs. Elles ont devancé les actions américaines, dont la progression moyenne en francs avoisine 23 %. Cependant, ces actions occupent une faible place dans le patrimoine des Français. Les produits obligataires sont bien plus représentés. Ceux qui les ont achetés en début d'année ne peuvent que s'en féliciter. Sur le marché français, les plus-values ont atteint jusqu'à 19 % pour les durées de vie les plus longues. Cependant, dans bien des cas, les titres ont été acquis fin 1993-début 1994, au plus mauvais moment. Beaucoup de personnes n'ont donc fait que retrouver leurs cours d'achat et en ont profité pour sortir. En revanche, l'assurance vie a continué à ramasser la part la plus importante de l'épargne nouvelle. Il est vrai que les contrats en francs devraient offrir des rendements encore appréciables, de l'ordre de 7 % au titre de 1995. Les produits de trésorerie ont bénéficié de la tension des taux courts à deux reprises. Les Sicav monétaires ont gagné en moyenne 6 %, score qu'elles auront beaucoup de mal à répéter cette année. D'ailleurs, les porteurs se sont considérablement allégés, et ce dégonflement devrait se poursuivre, mesures gouvernementales et fiscalité aidant. Souscrits au moment des deux crises monétaires, les comptes à terme se sont également avérés de bons placements. Les occasions seront vraisemblablement plus rares en 1996. En attendant ces éventualités, le livret A et le Codevi constituent actuellement les meil-leurs supports pour la trésorerie. Les deux grandes déceptions de l'année sont les actions françaises et l'immobilier. Contrairement à la plupart des autres marchés européens, la Bourse de Paris n'a pas réussi à décoller. Néanmoins, des performances très différentes ont été notées entre valeurs. L'immobilier, pour sa part, est resté déprimé. Dans l'habitation, les transactions sont restées peu nombreuses et les prix plutôt orientés à la baisse. Quant à l'immobilier d'entreprise, la surcapacité a continué à peser lourd, conduisant un grand nom- bre de SCPI a dévalué leurs parts. Se sont également dépréciées les produits investis dans les marchés émergents et les japonaises à cause de la baisse du yen, deux types d'investissement, toutefois, peu présents dans les portefeuilles.
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