Biomédical : plus de 200 PME dans les Bouches-du-Rhône

Par latribune.fr  |   |  593  mots
Marseille se targue d'être la deuxième ville de l'Hexagone pour sa matière grise. Le secteur de la santé compte dix mille étudiants (plus de huit mille dans les facultés de médecine, de pharmacie et d'odontologie de la Timone-hôpital Nord). La ville héberge la deuxième délégation française du CNRS (500 personnes) et vingt-quatre unités Inserm, dont les laboratoires marseillais représentent 10 % des contrats nationaux avec l'industrie. Des équipes en pointe dans les domaines des sciences du cerveau, la chimie du médicament, la pharmacologie, les biothérapies, les thérapies géniques, l'ingénierie génétique et surtout l'immunologie. L'Assistance publique de Marseille représente quinze mille emplois directs, plus de 6 milliards de francs de budget. Le pôle santé s'appuie sur deux sites, bientôt trois : Luminy, Château-Gombert, et demain la Cité de la biotique. Un fort potentiel de valorisation. La Cité de la biotique correspond à une nouvelle donne en matière d'implantation de zones d'activités : les entreprises et laboratoires sont invités à investir les centre-villes. L'emplacement de la Cité de la biotique est exceptionnel : près d'une autoroute, et surtout à quelques dizaines de mètres des centres hospitaliers de la Timone et de la Conception. Sur 6.000 m2 de bureaux et 60.000 m2 de terrain, la « Cité » propose aux industriels de s'installer au coeur de l'important complexe hospitalier et universitaire ConceptionLa Timone (50 hectares, dix mille personnes). La Drass, IBM et Genta attendent la fin des travaux pour s'installer. A l'horizon 2000, la Cité de la biotique devrait héberger deux mille salariés. Malgré son éclatement, le pôle santé marseillais dispose d'un incontestable potentiel d'attraction. Même si, historiquement, les grands groupes ont toujours boudé la cité phocéenne. Près de 200 chercheurs, enseignants et cliniciens répartis dans une vingtaine de laboratoires travaillent dans le secteur des sciences cognitives. Ils représentent 25 % du potentiel national. Leurs études intéressent les entreprises oeuvrant dans les domaines pharmaceutiques, mais aussi dans l'agrochimie, l'intelligence artificielle, l'ergonomie cognitive, la robotique et même le sport. Second pan important du pôle santé marseillais : l'immunologie et la génétique. Quatre cents chercheurs travaillent, entre autres, sur les maladies génétiques. Des passerelles (Centre de transfert pour le développement des bio-industries, Centre de pharmacologie clinique et d'évaluations thérapeutiques...) facilitent les connexions avec le monde de l'entreprise. Si Marseille souffre de l'absence de grands groupes, des PME comblent ce vide, à l'image d'Immunotech, numéro un français de la fabrication d'anticorps monoclonaux. Existant depuis vingt-cinq ans, Laphal emploie, à Allauch, dans la banlieue de Marseille, 350 salariés pour un chiffre d'affaires de 300 millions de francs réalisé dans la pharmaceutique. A Aubagne, Stédim a réussi son introduction au second marché en octobre 1994. Son secret : la fabrication de poches plastiques destinées à l'industrie pharmaceutique. A Gardanne, Hémopharm enregistre une croissance tout aussi exceptionnelle sur le marché de l'automatisation des prélèvements sanguins : 7 millions de francs de chiffre d'affaires en 1992, 20 millions en 1995. Dans les Bouches-du-Rhône, plus de deux cents PME, généralement des micro-entreprises (90 % ont moins de cinquante salariés, 50 % moins de dix salariés), travaillent dans le secteur du biomédical. Elles emploient six mille personnes. Un chiffre à manipuler avec précaution : beaucoup de ces PME ne réalisent qu'une partie de leur chiffre d'affaires dans le domaine de la santé. Un secteur en plein développement, qui devrait connaître un nouvel élan avec la construction de la Cite de la biotique. Gérard Tur, à Marseille